jeudi 29 septembre 2011

Quand la technique s'en mêle

J'ai cinq minutes. Pas plus. Il est 12h09. Je suis en train de craquer. Trois conférences, trois plateformes internet différentes. Une qui merde grave, c'est la plus importante bien sûr car c'est pour maintenant tout de suite. Je n'en parle jamais de ces co.... car c'est moins rigolo que l'exotisme valencien. N'empêche, je suis sûre qu'on n'est pas si nombreux à s'arracher les cheveux à faire du double-aveugle en ligne quoiqu'on en dise. C'est quoi ce truc ? Une conférence, c'est plein de gens qui viennent se causer. C'est le bazar mais pas trop quand même car il y a des organisateurs et des scientifiques patentés qui ont tout préparé. D'abord, qui cause ? Pas n'importe qui. Il (celui qui aimerait bien venir parler) propose un papier qui est évalué. En double-aveugle : pas de nom sur la copie, comme au bac. Deux pontes qui disent oui ou non. Embêtant si y'a un oui et un non. Faut un troisième lecteur. Facile. Plus galère quand y'a 200 ou 300 copies à relire. Alors l'informatique là, a priori, c'est top. Yaka. Mais l'informatique c'est fait par des informaticiens. Ont leur logique qui m'est toujours aussi opaque alors que j'ai joué dans leur camp quand j'étais jeune. Pas longtemps, m'ont jeté sous prétexte que j'étais trop cool avec les utilisateurs. Il est 12h17. Mille messages électriques à cause de cette plateforme internet de gestion de conférence qui veut pas faire ce qu'on (nous, les scientifiques, les communiquants, les utilisateurs, les gens normaux - enfin pas tout à fait mais quand même) veut. RV téléphonique avec l'informaticien cet aprèsm. Grrr. Et l'autre plateforme qui marche (elle court même) pour un vieux colloque qu'on finalise. Mais on en a choisit une autre pour les prochains (pas la vieille de l'année dernière qui était trop compliquée, quoique... Maintenant que j'y pense...). Faut être sot hein ! Ben, non. Celle qui marche, elle veut rien savoir si on est plus que 100. Et là on va être 200. Enfin, on croit. Car personne n'arrive à rentrer ses données. Alors je crains qu'on joue aux billes entre organisateurs. A ce rythme, je louche, je bave, je me connecte, déconnecte, reconnecte, teste et tout plante ! Youpi !
...
15h, l'informaticien est vraiment trop cool, j'arrête de dire du mal, on va s'en sortir... Enfin, j'ai bon espoir car je suis optimiste... je sais je l'ai déjà dit !

Piano et trafico sont dans un bateau...


Je préviens tout de suite, c'est long et j'ai pas mis d'espace, à l'image de mes journées...

Mardi 20 à mardi 27 septembre 2011, j'ai pris l'habitude de prendre mon petit déj aux environs de 16h. Pas cool. Un break en France vendredi, boulot, ouf au moins ça repose des "tramites" (formalités me souffle-t-on, j'en perds mon français) de V. Entre l'administration française et l'espagnole, je m'aprête à péter un fusible. D'un autre côté, c'est assez amusant. Tiens ce matin par exemple, je vais à trafico pour la troisième fois depuis une semaine  (trafico c'est pour tout ce qui concerne ta voiture et son conducteur). Je suis plutôt détendue car j'ai pris l'habitude. Alors arrivée au parking, je regarde autour de moi et remarque le petit mot juste au-dessus du point d'entrée : "Tu viens trois fois et la quatrième est gratuite".. Ah ah !!! Je ne suis donc pas la seule ! Le prochain coup, j'ai le parking à l'oeil ! En attendant... La queue. Un concept que je ne connaissais pas : au rez-de-chaussée tu fais la queue pour qu'on te donne un ticket (le monsieur ou la dame te donne aussi parfois un papier à remplir) et le ticket te permet de faire la queue au premier étage. J'imagine le pire pour la suite. Et j'ai raison ! Première déconvenue, il nous manque des photocopies (la première fois, je suis venue avec Caroline). Ensuite j'y suis presque... Mais ma voiture n'est pas au bon domicile et je n'ai pas les bons documents pour faire le changement... Alors le papier du conducteur (moi) n'est pas à la bonne adresse, hihi... La démarche que je viens de faire est donc inutile. Faut que je revienne. C'est quoi au fait le papier du conducteur ? C'est juste pour enregistrer mon permis français et me permettre de conduire ici. 8 euros. 2 heures de queue (en deux fois, ok ?). Tout ça grâce (ou à cause, grrr) de Caroline (mais elle a raison, elle a juste levé un lièvre), maman de Youplaboum, meilleur copain de boulette-bolide de plus en plus maigre soit dit en passant. Mon boubou va faire du piano entre midi et deux, donc sort du lycée, donc je demande l'autorisation dans son cahier de correspondance. Ce que m'accorde illico son maître. C'est sans compter avec les admirables tours et détours de l'administration française. Oui. Et Mon Minou aussi va faire du piano, mais lui il est en 6ème alors c'est pas les mêmes autorisation que BB le magrichon (va pas aimer ce nouveau surnom, je le sens). Donc, la veille de trafico, je vais au lycée pour le piano et là, pas de zouzous à la sortie. Pas possible dit la dame de l'accueil. Faut voir avec la vie scolaire. Drôle de nom. Ah c'est vous la maman de mon Minou. Alors il faut voir avec ma collègue et, dites-moi, vous voulez pas vous faire rembourser la cantine parce que là c'est pas possible hein ? Non non, c'est juste qu'il va sortir et mangera un sandwitch, je paie la cantine. Ah bon alors oui mais en fait y'a un changement à  l'emploi du temps car maintenant, y'a CDI (centre de doc et d'info - mon dada, à l'heure du déjeuner, pov' gosses). GRRR. bon, mais seulement une semaine sur deux. Allez on fait avec, dit le prof de piano qui n'a plus une heure de libre. On remplit le cahier de Martin tant bien que mal avec la collègue et en promettant que Mon Minou passera systématiquement se faire tamponner son carnet avant de sortir et en présence du prof de piano. Là, il est temps de trouver Bolide. On croise le dirlo. Pas commode. Ah c'est vous la maman de Bolide. Alors bon, on sait pas, vous comprenez, si tout le monde demande ça et puis est-ce que vous avez eu une réponse du Troisième. ??? Heu. J'imagine que le troisième c'est là où travaille Caroline et là je tilte. La cantine, la compta et les sous. En attendant, je crois pas que Bolide sortira aujourd'hui. L'heure tourne, on trouve le p'tit chéri qui, de toute façon, avait oublié. Au passage on est passé (toujours avec CD le prof de piano - cette fois, je ne blague pas sur les initiales, ça lui va bien, non ?) au CDI pour s'assurer (ou demander, c'est pareil) que Mon Minou est bien dans le groupe de la semaine prochaine. Que y'en ait au moins qui fasse travailler CD au lieu de le faire trotter derrière moi à la découverte de cet immense lycée (2000 élèves tout de même). Où en étions-nous ? Ah oui, Caroline qui m'appelle le soir pour me filer le truc qui permettra à Bolide Boulette Maigrichon (BBM) de sortir entre midi et deux (à propos, pourquoi pas le même régime pour les deux nounours ?... Pas les même responsabilités car l'un est en CM2 et l'autre en 6ème ? J'y ai cru mais franchement j'ai des doutes... Suivons encore l'histoire pour voir...). Me faut écrire LA lettre : je, sousssignée... dégage l'admnistration de ... de toute responsabilité concernant.... (et BBM dans mon dos : "dégage ?!" oui mon chou c'est une formule consacrée pour l'administration). Miracle, en pleine réunion parisienne de vendredi, la secrétaire du lycée m'appelle pour s'assurer une dernière fois que je ne demande pas de me faire rembourser la cantine et pour me donner le feu vert. Ouf, j'éteins le portable. Merci Caro. Mais avant, mardi soir donc (la semaine dernière), Caroline m'annonce que notre promenade au bord de l'eau du mercredi est foutue car elle doit aller enregistrer son permis de conduire français au risque de se choper une amende de 700 euros. Pas mal. Gloups. Et moi ? Et toi ma fille, t'as intérêt à retrouver ton permis que t'as perdu depuis une semaine. A chaque fois pareil quand je rentre de voyage. Je range et je perds. C'est radical. Et je retrouve mais quelle galère. J'ai fait une thèse sur le sujet, pas un hasard. Donc RV pour trafico. Et je mets la maison (enfin l'appart) sans dessus dessous pour retrouver mon permis dans mon sac à main. Normal. Mais au passage, faut que j'aille payer une vieille contravension. Je l'avais oubliée celle-là. Ce fut aussi un déclencheur de mes horreurs administratives espagnoles. Premier bureau (pas à trafico mais pas loin, à la contravention). Pas trop de queue. J'explique mon cas : après avoir chaussé mes lunettes à triple foyer, bu un double café et préparé mes méninges à un dur travail, je ne comprends toujours pas comment payer ma contravention (que je n'avais pas vue sur le pare-brise tellement sa taille est ridicule - un ticket de caisse pour un jus de pomme, pas plus). J'ai toutefois réussi à voir (à deviner) une adresse. Alors voilà, je suis là. Dites-moi que j'ai bien fait de venir madame ? Oui, c'est bien là. ça vous fera 30 euros. Vous habitez toujours à G ? Ah non, ça fait un an que j'habite à V. Ah ben il faut absolument aller vous domicilier à trafico, enfin votre voiture. ça tombe bien, j'y cours. Mais ça marche pas. ça marche pour mon permis de conduire mais pas pour la voiture. Pour ça, me dit-on à trafico, après mes deux heures de queue (voir plus haut), il faut un papier de justification de domicile qu'on fait à la mairie. Je l'ai youpi, j'en suis sûre, je sais même où il est... Mais à la maison... faut que je revienne. Lundi car là, faudrait peut-être que je prépare mes réunions (des congrès dans l'air et c'est pas tout à fait au point). Je suis un peu à la bourre. Lundi (hou le temps passe), optimiste, je prends les papiers, pleins, et je vais à ... et oui, à trafico. Toute seule, comme une grande. Double queue un peu racccourcie car le système qui distribue les tickets est en panne. Alors en haut, y'a un policier, on ne sait jamais. Au guichet (c'est moins long cette fois... A moins que je m'y sois habituée), je sors ma paperasse toute fière. Avez-vous les papiers du véhicule ? (ça me fait penser à une histoire drôle - pas facile à raconter par écrit, une autre fois peut-être). Heu... Je les ai oublié dans la voiture. Je quitte ma place à regret et fais un aller et retour à la voiture (au parking, celui qui est gratuit au bout de quatre fois) avec plein d'autres papiers. Requeue. Redésillusion. Pas les bons papiers. Pas les verts, ceux de la mise en circulation. Purée, mais où ils sont ceux-là ? Pas la moindre idée. Cette fois, c'est sûr c'est loupé pour aujourd'hui. Grrr Grrr Grrr. Au passage, j'ai souvenir d'avoir bien rempli mes journées mais pas beaucoup avec les urgences des congrès et autres activités de recherche. Pas mal pour le lycée et son forum. Aujourd'hui, enfin demain par rapport à hier qui était aujourd'hui, bref, ce matin, j'y retourne (avant le piano, on est la semaine suivante, on suit ?). Mais c'est trop tard, j'aurais jamais le temps car faut aussi que je récupère deux zordi en réparation (ah oui, ça y est je me souviens pourquoi j'ai pas pu travailler, j'avais plus de machine). Piano. Lycée. Boulette est prêt mais pas de secrétaire pour tamponner le bon de sortie comme m'avait dit Caroline. Moi j'ai RV avec le maître de BBM qui, lui, attend la secrétaire en mangeant son sandwitch (ah le pied de ne pas aller à la cantine !) avec son prof de piano (je me demande s'il va jouer un jour). Toujours pas de secrétaire alors c'est le maître qui signe un papier. Après mon RV, je trouve la secrétaire, enfin. Pas de BBM à l'horizon, pourvu qu'il pianotte. C'est bon pour votre fils me rassure la secrétaire, j'ai fait un papier à l'accueil pour qu'on le laisse sortir tous les mardi. Ah ben c'est sympa de m'avoir prévenue. Et puis, le papier que vous avez écrit, je l'ai pas monté au troisième car en fait le problème c'était la cantine. Ah ben merci de me le dire... Bon ouf, tout est dans les rails c'est déjà ça. Et Minou peut aussi manger un sandwitch, même le mardi où y'a pas piano. Tout le monde est content. Moi, presque. J'ai retrouvé les papiers de la voiture. Dans le tiroir de l'entrée. Logique. J'ai eu du mal à trouver même si j'ai pensé. Bon, dans la queue de trafico, la machine à ticket ne fonctionne toujours pas. J'attends même pas. ça va bientôt fermer, il est 14h. C'est censé fermer à 15h mais bon. Un monsieur charmant me résoud tous mes problèmes, permis de circulation à V. pour la voiture, changement d'adresse pour le conducteur (sans me faire repayer - sympa non ?) et le tout en me faisant remarquer que mon papier de domiciliation est trop vieux d'un peu plus d'un an que bon il aurait du refuser mais que ça ira. Ah je l'aurais embrassé ! Je n'aurais pas le parking gratuit mais je m'en balance ! A la maison, je passe une heure à trier et ranger mes nouveaux papiers (en faisant des photocopies) - où ? - dans le secrétaire bien sûr. Et... Non ! Non ! J'y crois pas ! le papier pour la voiture, là, celui pour lequel j'ai fait trois fois la queue... c'est marqué V. oui ça d'accord, mais y'a pas l'adresse ! L'ancien permis de circulation portait l'adresse (ancienne) mais pas là... Blême je pourrais devenir si je n'avais pas beaucoup, immensémment, infiniment d'humour et surtout si ma copine Olivia avec qui on fait mille choses pour le lycée n'était pas à mes côtés pour rire plus fort que moi ! Je n'irai plus jamais ! Tu veux qui j'y aille à ta place ? Non ! Ouf ! Que faire ? L'Homme me confirme que c'est embêtant tout de même car les taxes sont envoyés à l'adresse de la voiture, non ? Je sais paaaaaaaaaaaaaaaaasssssssssss

samedi 10 septembre 2011

La vie de château, suite et grrr

La vie de château ça rend fou. Forcément, à se marier entre cousins, on finit par dégénérer. Maman dit qu'en épousant un V. elle a renouvelé le sang. Résultat, on a perdu en débilité ce qu'on n'a pas encore gagné en sagesse. Oui, comme toute transformation, le chemin qui mène à la bonté est un peu long. On espère que dans quelques générations, les arbres et les lapins auront bouffé les vieilles pierres pendant que les marmots auront poussé en tolérance, en dignité, en joie de vivre et en bienveillance. Tout ce qui nous manque encore sans qu'on en ait bien conscience. Je pleure, ça arrive.

La vie de château


Silence, odeur d'abeille (pas seulement la cire - les abeilles ont fait leur ruche tout près et ont laissé du miel dans la chambre), couloirs infinis, recoins, greniers poussiéreux, cabinets collés dans des endroits improbables, ici et là, seules pièces avec des tapis, mystère. C'est à Belle en Loire, pour une fois que je cite un lieu. La semaine dernière, à Saint Jules sur Loire, à moins de dix km de là, je dormais dans les communs. Moins grands, mais chics aussi. Même lourdeur pour gérer le parc, les arbres qui tombent, les lapins qui envahissent tout, les murs d'enceinte qui s'écroulent, le chauffage qui vous ruine, les pièces à refaire (y'en a tant, au moins une ou deux par an), les fenêtres n'en parlons pas, les douves (ça c'est pour le château, celui de la frangine, pas la mienne, celle du mari de Saucette), etc. Entretien d'inconséquents. Nos ancêtres ne pensaient vraiment à rien... Nous entretenions les paysans. Riez, c'est ainsi que parfois on pense encore. Et pourquoi pas l'inverse ? Aujourd'hui, il faut être financier pour s'offrir la vie de château. Peut-être pas pour longtemps, je ricane.
Je suis passée dans une pièce extraordinaire : sensuelle, émouvante, éternelle. J'ai eu envie de m'allonger sur ce lit de mémère aux barreaux de fer noir et doré, d'admirer plus longtemps encore la peinture de la nymphe, soignée par ses angelots farceurs et coquins, de me laisser imprégner de ces fleurs, au mur, sur le lit, partout. Bizarre. D'habitude les fleurs m'écoeurent, pas les vraies, celles sur les murs, les robes et, pire, sur les dessus de lit. Là, non. La langueur m'envahissait, j'ai fui à regret. Je vois encore ce coquillage tarbiscoté, posé sur la cheminée à côté d'une clé. Ancienne. Comme le reste. Comme toutes les chambres que j'ai visitées pour ouvrir puis fermer les volets, les fenêtres, les portes et les placards. Ah pas tous, j'y serais encore ! J'y retourne après la douche, à moins que je reparte dans mes écritures. J'ai enfin fini le pensum, j'en suis contente, le chef aussi, enfin aux premières nouvelles, ouf ! Je reprends donc de vieilles écritures, plus romanesques, un peu policières mais pas tout à fait noires, plutôt sauvages, contemporaines et d'aventures. J'y mets de l'histoire, de l'anthropologie et de la télématique (j'adore utiliser ce mot désuet qui veut bien dire ce qu'il veut dire ; quelle idée de l'avoir galvaudé avec le minitel des années 80, nous voici bloqués avec cet affreux TIC maintenant). Tout ce que j'aime, en dehors des parquets qui grincent, des histoires de sorcières et de fantômes (ça va avec, j'en ai plein, des vraies), des secrets de familles (ça aussi, bon sang, mauvais sang, j'en ai à la pelle) et des promenades en forêt où on parle, on invente, on raconte, en oubliant que les enfants ne devraient pas entendre tout cela... Ce qu'ils savent déjà en fait mais font semblant de masquer pour nous protéger, nous, naïfs adultes....