lundi 12 décembre 2011

C'est quoi bemb a la mer ?

BEMB, c'est nous...
A LA MER, c'est : une fois qu'on y a goûté, on reste scotché...
Voilà pour les curieux qui n'ont pas encore tout saisi à la logique de ce blog qui raconte selon l'inspiration, les découvertes et les déconvenues au jour le jour (enfin, cela dépend)...
A propos, je trouve que les oeuvres de Mon Minou ne sont pas assez mises en perspectives : jeune mais un roman en cours, des dessins superbes, des pièces d'architecture dignes des maîtres...
Un style ? Des points de suspension car demain en dira toujours plus (et j'ai tendance à courir ou à en faire trop et ça ne tient pas dans le temps, grrr). Nous rentrons de vacances avec les zouzs et ce fut l'aventure, je les attends pour raconter... Pof, encore une histoire laissée au placard, dommage !

lundi 5 décembre 2011

Salon suite...

Tout faux (voir post "mon salon à moi" du 22 octobre dernier où je me lamentais lamentablement sur l'histoire, les sms, mes copines et les troquets) !
Et oui, il paraît que j'ai un vrai salon et j'adore Manolo, une vraie star soi dit en passant, d'y avoir pensé pour moi ! On fêtait Toni, autre star d'un autre type, mais quel type (pas de commentaire chers anonyme et Seb sur mon style, je suis au troquet et à la bourre) ! Toni Soriano est un artiste céramiste légèrement sur le carreaux aux œuvres lumineuses (un exemple là, c'est beau non ?) et que j'aime. Alors on a rassemblé du monde à la maison pour montrer et vendre (ah mais). Distribution de pinard français pour attirer le chaland, bonne discussion et tour du propriétaire (toutes les céramiques accrochées aux murs - j'ai oublié de dire que ce sont des tableaux, oui c'est possible).
Du succès ? Merci Manolo d'en parler de vrai comme disent mes zouzous, enfin... Ta vérité (voir ton article qui a fait le tour du quartier - sans toi je n'arrivais à bouger les galeries voisines, bandes de naze, mais après ton papier, on se précipite, enfin, presque... Les temps sont durs pour les artistes hélas... Je n'ose dire combien j'ai vendu, suis pas douée quoique tu en dises cher Manolo, encore merci !)

mardi 22 novembre 2011

La danse des ambitieux et… l’amour

J’étais sur le point d’écrire là-dessus, l’ambition de certains de mes collègues qui n’en peuvent plus à force d’en vouloir trop et ce que ça provoque sur la vie des autres (grrr-argh dans le meilleur des cas)… Pourquoi j’y pensais ? Parce qu’un tartuffe nous saoulait avec un machin dont il n’avait toujours pas compris les enjeux (un peu comme l’héroïne de Pierre Desproges qui n’avait pas tout compris à Tex Avery). Et à l’appui, il faisait référence à un vampire que je connaissais bien (aussi, hélas) pour avoir supporté ses mégalomania durant quelques années. Jusqu’à me faire piquer ma signature, faut le faire. Bref, je l’ai fui croyant qu’ailleurs l’herbe était plus verte mais non elle est bien rouge (à relire, bonheur impossible...). Un peu partout. Mon grand soutien (scolaire) me rassure, il en a vu d’autres. Et moi aussi finalement. Finalement toujours, une fois que tartuffes et vampires seront fatigués de se congratuler, ils devraient s’entretuer car ils seront seuls puisque nous (les autres, hihi), on n’a pas le temps de s’occuper de leurs jeux malsains, stupides, ambitieux, vicieux, plombeux, craignos, que-de-la-gueule, etc. Problème, au passage, on meurt aussi. Moi je me suis payée une dépression avant d’avoir compris (mais bon sang, je suis longue à la détente). Moindre mal, car d’autres ont des carrières bouchées, pourries, gâchées, finies, tristes, écourtées, etc.
En gros, font ch…
Mais en cherchant où donc écrire ce coup de gueule (je n’ouvre jamais directement mon traitement de texte), je tombe sur une histoire que je n’ai jamais postée… Celle de Mon Minou découvrant le pot aux roses du grammage. Il rentrait dans je-n’-sais-plus quelle classe mais n’était pas grand. Fallait acheter un tas de fournitures scolaires dont un paquet de 500 feuilles de 80g. Mon Minou est formel : « La maîtresse s’est trompée ! ». Je fais immédiatement la morale, ce n’est pas comme ça qu’on parle et de toutes façons c’est comme ça qu’on dit : 500 feuilles de 80g.
Mince… P… Il a raison… Enfin, au moins d’avoir repéré le bug. Ben oui, faites le calcul, c’est pas possible. Alors on a cherché (sur Internet – ah les recherches sur Internet… !, un poème pour un autre post tiens) pour s’assurer (ou apprendre) que c’est une convention de langage. Il s’agit de 80g par m2 (et les feuilles qu’on achète sont nettement plus petites : A4, 21cm sur 29,7 cm, ce qui fait – combien ? Exercice pour demain – cm2). Là oui, c’est envisageable, même Mon Minou peut porter son paquet de 500 feuilles de 80g.
Alors on a joué (enfin surtout Ernest et les enfants, moi j’ai décroché au bout d’un moment) pour découvrir la taille de BBM (Boulette-Bolide-Maigrichon, c’est fou ce qu’on change avec l’âge) en papier de 80g et en fonction de son poids (de l’époque toujours) : 300 m2 ! Vous pouvez vérifier en supposant qu’il pesait environ 30kg (ou 25 je ne me souviens plus). Moi non. Ah les p’tits amours, trop fous ! Promis, on les éduque pour éviter l’ambition morbide (au double sens d’éviter – ne pas se faire grignoter et ne pas le devenir). Du boulot, j’vous dis, au quotidien, mais c’est ça l’amour ou j’en mange mon chapeau…

lundi 14 novembre 2011

Heureuse...


J'ai trouvé un cours de Flamenco...


Et j'y vais deux fois par semaine


:-)

samedi 22 octobre 2011

Mon salon à moi...


L'historien des siècles passés travaille sur des écrits. Du moins, c'est ce que je comprends en lisant Mme de Staël, une biographie passionnante de ... J'en suis au passage où se développe son amitié (grande) avec Mme Récamier.
2011, je viens d'écrire un SMS à ma copine Bella d'A. car je n'arrive plus à la joindre par téléphone et j'ai supprimé mon compte face de bouc pour cause de parasites. J'écris et reçois environ 150 mél par jour et j'en efface le plus grand nombre... J'ai jeté la plupart de mes journaux de bord, papier ceux-là.
Probablement, ceux qui gardent leurs documents, sous toutes les formes, aspirent à la postérité... Moi, j'ai surtout envie de donner quelques nouvelles à mes amis. D'où ce blog des familles. Ces p'tits mots qui égayent un peu un quotidien trop fastidieux ces derniers temps (organisation par ci, par là, partout, grrrr). Mais presque pas de lettres. Quelques cartes postales. Je garde celles que je reçois. Car y'a des images. Je jette les lettres.
Dans mon SMS à Bella, je lui disais qu'elle me manque et c'est vrai : comme d'hab, je suis au troquet pour bosser (c'est plus tranquille, y'a de la musique, des gens, du bruit et même des travaux dehors - la vie quoi ; alors que chez moi, j'entends juste le jingle du supermarché d'en bas toutes les quatre minutes, horripilant, fade et même triste). Au bar, les journaux popu sont derrière moi, jamais je ne les regarde. Je suis concentrée sur des méls, des congrès, des colloques, des réunions, des comptes rendus, des fichiers excels, des planning, au mieux des lectures et, dans les jours merveilleux, quelques écritures (pour le moment, toujours la sciences, hélas, mais c'est déjà ça). Quand j'étais à G., dans les A., on se retrouvait au café avec Bella et là, on feuilletait ces revues débiles et hilarantes, on commentait les ragots du monde, on pleurait, on riait, vive nous !
Comment savoir tout cela ? Comment travaille l'historien des temps moderne ? Sur quoi travaillera son successeur ? Quels témoignages ? Sous quels formes ? Des twitts ? C'est pas tant que ça va vite, c'est qu'on produit un nombre infini de signes (je suis en train de lire et de commencer à comprendre sémiologie et phénoménologie - je sais que mes maîtres allaient au-delà mais c'est parfois bon de relire ceux qu'on critique... Je ne suis pas sûre d'être très claire...). L'infini me semble aujourd'hui avoir du sens, et pas seulement comme une convention mathématique...
Tiens on a relancé le condé à V. Voir si ça marche... Blog, condé, troquet, mon salon donc ! Voire si cela a de l'influence politique est une autre (H)istoire,

jeudi 29 septembre 2011

Quand la technique s'en mêle

J'ai cinq minutes. Pas plus. Il est 12h09. Je suis en train de craquer. Trois conférences, trois plateformes internet différentes. Une qui merde grave, c'est la plus importante bien sûr car c'est pour maintenant tout de suite. Je n'en parle jamais de ces co.... car c'est moins rigolo que l'exotisme valencien. N'empêche, je suis sûre qu'on n'est pas si nombreux à s'arracher les cheveux à faire du double-aveugle en ligne quoiqu'on en dise. C'est quoi ce truc ? Une conférence, c'est plein de gens qui viennent se causer. C'est le bazar mais pas trop quand même car il y a des organisateurs et des scientifiques patentés qui ont tout préparé. D'abord, qui cause ? Pas n'importe qui. Il (celui qui aimerait bien venir parler) propose un papier qui est évalué. En double-aveugle : pas de nom sur la copie, comme au bac. Deux pontes qui disent oui ou non. Embêtant si y'a un oui et un non. Faut un troisième lecteur. Facile. Plus galère quand y'a 200 ou 300 copies à relire. Alors l'informatique là, a priori, c'est top. Yaka. Mais l'informatique c'est fait par des informaticiens. Ont leur logique qui m'est toujours aussi opaque alors que j'ai joué dans leur camp quand j'étais jeune. Pas longtemps, m'ont jeté sous prétexte que j'étais trop cool avec les utilisateurs. Il est 12h17. Mille messages électriques à cause de cette plateforme internet de gestion de conférence qui veut pas faire ce qu'on (nous, les scientifiques, les communiquants, les utilisateurs, les gens normaux - enfin pas tout à fait mais quand même) veut. RV téléphonique avec l'informaticien cet aprèsm. Grrr. Et l'autre plateforme qui marche (elle court même) pour un vieux colloque qu'on finalise. Mais on en a choisit une autre pour les prochains (pas la vieille de l'année dernière qui était trop compliquée, quoique... Maintenant que j'y pense...). Faut être sot hein ! Ben, non. Celle qui marche, elle veut rien savoir si on est plus que 100. Et là on va être 200. Enfin, on croit. Car personne n'arrive à rentrer ses données. Alors je crains qu'on joue aux billes entre organisateurs. A ce rythme, je louche, je bave, je me connecte, déconnecte, reconnecte, teste et tout plante ! Youpi !
...
15h, l'informaticien est vraiment trop cool, j'arrête de dire du mal, on va s'en sortir... Enfin, j'ai bon espoir car je suis optimiste... je sais je l'ai déjà dit !

Piano et trafico sont dans un bateau...


Je préviens tout de suite, c'est long et j'ai pas mis d'espace, à l'image de mes journées...

Mardi 20 à mardi 27 septembre 2011, j'ai pris l'habitude de prendre mon petit déj aux environs de 16h. Pas cool. Un break en France vendredi, boulot, ouf au moins ça repose des "tramites" (formalités me souffle-t-on, j'en perds mon français) de V. Entre l'administration française et l'espagnole, je m'aprête à péter un fusible. D'un autre côté, c'est assez amusant. Tiens ce matin par exemple, je vais à trafico pour la troisième fois depuis une semaine  (trafico c'est pour tout ce qui concerne ta voiture et son conducteur). Je suis plutôt détendue car j'ai pris l'habitude. Alors arrivée au parking, je regarde autour de moi et remarque le petit mot juste au-dessus du point d'entrée : "Tu viens trois fois et la quatrième est gratuite".. Ah ah !!! Je ne suis donc pas la seule ! Le prochain coup, j'ai le parking à l'oeil ! En attendant... La queue. Un concept que je ne connaissais pas : au rez-de-chaussée tu fais la queue pour qu'on te donne un ticket (le monsieur ou la dame te donne aussi parfois un papier à remplir) et le ticket te permet de faire la queue au premier étage. J'imagine le pire pour la suite. Et j'ai raison ! Première déconvenue, il nous manque des photocopies (la première fois, je suis venue avec Caroline). Ensuite j'y suis presque... Mais ma voiture n'est pas au bon domicile et je n'ai pas les bons documents pour faire le changement... Alors le papier du conducteur (moi) n'est pas à la bonne adresse, hihi... La démarche que je viens de faire est donc inutile. Faut que je revienne. C'est quoi au fait le papier du conducteur ? C'est juste pour enregistrer mon permis français et me permettre de conduire ici. 8 euros. 2 heures de queue (en deux fois, ok ?). Tout ça grâce (ou à cause, grrr) de Caroline (mais elle a raison, elle a juste levé un lièvre), maman de Youplaboum, meilleur copain de boulette-bolide de plus en plus maigre soit dit en passant. Mon boubou va faire du piano entre midi et deux, donc sort du lycée, donc je demande l'autorisation dans son cahier de correspondance. Ce que m'accorde illico son maître. C'est sans compter avec les admirables tours et détours de l'administration française. Oui. Et Mon Minou aussi va faire du piano, mais lui il est en 6ème alors c'est pas les mêmes autorisation que BB le magrichon (va pas aimer ce nouveau surnom, je le sens). Donc, la veille de trafico, je vais au lycée pour le piano et là, pas de zouzous à la sortie. Pas possible dit la dame de l'accueil. Faut voir avec la vie scolaire. Drôle de nom. Ah c'est vous la maman de mon Minou. Alors il faut voir avec ma collègue et, dites-moi, vous voulez pas vous faire rembourser la cantine parce que là c'est pas possible hein ? Non non, c'est juste qu'il va sortir et mangera un sandwitch, je paie la cantine. Ah bon alors oui mais en fait y'a un changement à  l'emploi du temps car maintenant, y'a CDI (centre de doc et d'info - mon dada, à l'heure du déjeuner, pov' gosses). GRRR. bon, mais seulement une semaine sur deux. Allez on fait avec, dit le prof de piano qui n'a plus une heure de libre. On remplit le cahier de Martin tant bien que mal avec la collègue et en promettant que Mon Minou passera systématiquement se faire tamponner son carnet avant de sortir et en présence du prof de piano. Là, il est temps de trouver Bolide. On croise le dirlo. Pas commode. Ah c'est vous la maman de Bolide. Alors bon, on sait pas, vous comprenez, si tout le monde demande ça et puis est-ce que vous avez eu une réponse du Troisième. ??? Heu. J'imagine que le troisième c'est là où travaille Caroline et là je tilte. La cantine, la compta et les sous. En attendant, je crois pas que Bolide sortira aujourd'hui. L'heure tourne, on trouve le p'tit chéri qui, de toute façon, avait oublié. Au passage on est passé (toujours avec CD le prof de piano - cette fois, je ne blague pas sur les initiales, ça lui va bien, non ?) au CDI pour s'assurer (ou demander, c'est pareil) que Mon Minou est bien dans le groupe de la semaine prochaine. Que y'en ait au moins qui fasse travailler CD au lieu de le faire trotter derrière moi à la découverte de cet immense lycée (2000 élèves tout de même). Où en étions-nous ? Ah oui, Caroline qui m'appelle le soir pour me filer le truc qui permettra à Bolide Boulette Maigrichon (BBM) de sortir entre midi et deux (à propos, pourquoi pas le même régime pour les deux nounours ?... Pas les même responsabilités car l'un est en CM2 et l'autre en 6ème ? J'y ai cru mais franchement j'ai des doutes... Suivons encore l'histoire pour voir...). Me faut écrire LA lettre : je, sousssignée... dégage l'admnistration de ... de toute responsabilité concernant.... (et BBM dans mon dos : "dégage ?!" oui mon chou c'est une formule consacrée pour l'administration). Miracle, en pleine réunion parisienne de vendredi, la secrétaire du lycée m'appelle pour s'assurer une dernière fois que je ne demande pas de me faire rembourser la cantine et pour me donner le feu vert. Ouf, j'éteins le portable. Merci Caro. Mais avant, mardi soir donc (la semaine dernière), Caroline m'annonce que notre promenade au bord de l'eau du mercredi est foutue car elle doit aller enregistrer son permis de conduire français au risque de se choper une amende de 700 euros. Pas mal. Gloups. Et moi ? Et toi ma fille, t'as intérêt à retrouver ton permis que t'as perdu depuis une semaine. A chaque fois pareil quand je rentre de voyage. Je range et je perds. C'est radical. Et je retrouve mais quelle galère. J'ai fait une thèse sur le sujet, pas un hasard. Donc RV pour trafico. Et je mets la maison (enfin l'appart) sans dessus dessous pour retrouver mon permis dans mon sac à main. Normal. Mais au passage, faut que j'aille payer une vieille contravension. Je l'avais oubliée celle-là. Ce fut aussi un déclencheur de mes horreurs administratives espagnoles. Premier bureau (pas à trafico mais pas loin, à la contravention). Pas trop de queue. J'explique mon cas : après avoir chaussé mes lunettes à triple foyer, bu un double café et préparé mes méninges à un dur travail, je ne comprends toujours pas comment payer ma contravention (que je n'avais pas vue sur le pare-brise tellement sa taille est ridicule - un ticket de caisse pour un jus de pomme, pas plus). J'ai toutefois réussi à voir (à deviner) une adresse. Alors voilà, je suis là. Dites-moi que j'ai bien fait de venir madame ? Oui, c'est bien là. ça vous fera 30 euros. Vous habitez toujours à G ? Ah non, ça fait un an que j'habite à V. Ah ben il faut absolument aller vous domicilier à trafico, enfin votre voiture. ça tombe bien, j'y cours. Mais ça marche pas. ça marche pour mon permis de conduire mais pas pour la voiture. Pour ça, me dit-on à trafico, après mes deux heures de queue (voir plus haut), il faut un papier de justification de domicile qu'on fait à la mairie. Je l'ai youpi, j'en suis sûre, je sais même où il est... Mais à la maison... faut que je revienne. Lundi car là, faudrait peut-être que je prépare mes réunions (des congrès dans l'air et c'est pas tout à fait au point). Je suis un peu à la bourre. Lundi (hou le temps passe), optimiste, je prends les papiers, pleins, et je vais à ... et oui, à trafico. Toute seule, comme une grande. Double queue un peu racccourcie car le système qui distribue les tickets est en panne. Alors en haut, y'a un policier, on ne sait jamais. Au guichet (c'est moins long cette fois... A moins que je m'y sois habituée), je sors ma paperasse toute fière. Avez-vous les papiers du véhicule ? (ça me fait penser à une histoire drôle - pas facile à raconter par écrit, une autre fois peut-être). Heu... Je les ai oublié dans la voiture. Je quitte ma place à regret et fais un aller et retour à la voiture (au parking, celui qui est gratuit au bout de quatre fois) avec plein d'autres papiers. Requeue. Redésillusion. Pas les bons papiers. Pas les verts, ceux de la mise en circulation. Purée, mais où ils sont ceux-là ? Pas la moindre idée. Cette fois, c'est sûr c'est loupé pour aujourd'hui. Grrr Grrr Grrr. Au passage, j'ai souvenir d'avoir bien rempli mes journées mais pas beaucoup avec les urgences des congrès et autres activités de recherche. Pas mal pour le lycée et son forum. Aujourd'hui, enfin demain par rapport à hier qui était aujourd'hui, bref, ce matin, j'y retourne (avant le piano, on est la semaine suivante, on suit ?). Mais c'est trop tard, j'aurais jamais le temps car faut aussi que je récupère deux zordi en réparation (ah oui, ça y est je me souviens pourquoi j'ai pas pu travailler, j'avais plus de machine). Piano. Lycée. Boulette est prêt mais pas de secrétaire pour tamponner le bon de sortie comme m'avait dit Caroline. Moi j'ai RV avec le maître de BBM qui, lui, attend la secrétaire en mangeant son sandwitch (ah le pied de ne pas aller à la cantine !) avec son prof de piano (je me demande s'il va jouer un jour). Toujours pas de secrétaire alors c'est le maître qui signe un papier. Après mon RV, je trouve la secrétaire, enfin. Pas de BBM à l'horizon, pourvu qu'il pianotte. C'est bon pour votre fils me rassure la secrétaire, j'ai fait un papier à l'accueil pour qu'on le laisse sortir tous les mardi. Ah ben c'est sympa de m'avoir prévenue. Et puis, le papier que vous avez écrit, je l'ai pas monté au troisième car en fait le problème c'était la cantine. Ah ben merci de me le dire... Bon ouf, tout est dans les rails c'est déjà ça. Et Minou peut aussi manger un sandwitch, même le mardi où y'a pas piano. Tout le monde est content. Moi, presque. J'ai retrouvé les papiers de la voiture. Dans le tiroir de l'entrée. Logique. J'ai eu du mal à trouver même si j'ai pensé. Bon, dans la queue de trafico, la machine à ticket ne fonctionne toujours pas. J'attends même pas. ça va bientôt fermer, il est 14h. C'est censé fermer à 15h mais bon. Un monsieur charmant me résoud tous mes problèmes, permis de circulation à V. pour la voiture, changement d'adresse pour le conducteur (sans me faire repayer - sympa non ?) et le tout en me faisant remarquer que mon papier de domiciliation est trop vieux d'un peu plus d'un an que bon il aurait du refuser mais que ça ira. Ah je l'aurais embrassé ! Je n'aurais pas le parking gratuit mais je m'en balance ! A la maison, je passe une heure à trier et ranger mes nouveaux papiers (en faisant des photocopies) - où ? - dans le secrétaire bien sûr. Et... Non ! Non ! J'y crois pas ! le papier pour la voiture, là, celui pour lequel j'ai fait trois fois la queue... c'est marqué V. oui ça d'accord, mais y'a pas l'adresse ! L'ancien permis de circulation portait l'adresse (ancienne) mais pas là... Blême je pourrais devenir si je n'avais pas beaucoup, immensémment, infiniment d'humour et surtout si ma copine Olivia avec qui on fait mille choses pour le lycée n'était pas à mes côtés pour rire plus fort que moi ! Je n'irai plus jamais ! Tu veux qui j'y aille à ta place ? Non ! Ouf ! Que faire ? L'Homme me confirme que c'est embêtant tout de même car les taxes sont envoyés à l'adresse de la voiture, non ? Je sais paaaaaaaaaaaaaaaaasssssssssss

samedi 10 septembre 2011

La vie de château, suite et grrr

La vie de château ça rend fou. Forcément, à se marier entre cousins, on finit par dégénérer. Maman dit qu'en épousant un V. elle a renouvelé le sang. Résultat, on a perdu en débilité ce qu'on n'a pas encore gagné en sagesse. Oui, comme toute transformation, le chemin qui mène à la bonté est un peu long. On espère que dans quelques générations, les arbres et les lapins auront bouffé les vieilles pierres pendant que les marmots auront poussé en tolérance, en dignité, en joie de vivre et en bienveillance. Tout ce qui nous manque encore sans qu'on en ait bien conscience. Je pleure, ça arrive.

La vie de château


Silence, odeur d'abeille (pas seulement la cire - les abeilles ont fait leur ruche tout près et ont laissé du miel dans la chambre), couloirs infinis, recoins, greniers poussiéreux, cabinets collés dans des endroits improbables, ici et là, seules pièces avec des tapis, mystère. C'est à Belle en Loire, pour une fois que je cite un lieu. La semaine dernière, à Saint Jules sur Loire, à moins de dix km de là, je dormais dans les communs. Moins grands, mais chics aussi. Même lourdeur pour gérer le parc, les arbres qui tombent, les lapins qui envahissent tout, les murs d'enceinte qui s'écroulent, le chauffage qui vous ruine, les pièces à refaire (y'en a tant, au moins une ou deux par an), les fenêtres n'en parlons pas, les douves (ça c'est pour le château, celui de la frangine, pas la mienne, celle du mari de Saucette), etc. Entretien d'inconséquents. Nos ancêtres ne pensaient vraiment à rien... Nous entretenions les paysans. Riez, c'est ainsi que parfois on pense encore. Et pourquoi pas l'inverse ? Aujourd'hui, il faut être financier pour s'offrir la vie de château. Peut-être pas pour longtemps, je ricane.
Je suis passée dans une pièce extraordinaire : sensuelle, émouvante, éternelle. J'ai eu envie de m'allonger sur ce lit de mémère aux barreaux de fer noir et doré, d'admirer plus longtemps encore la peinture de la nymphe, soignée par ses angelots farceurs et coquins, de me laisser imprégner de ces fleurs, au mur, sur le lit, partout. Bizarre. D'habitude les fleurs m'écoeurent, pas les vraies, celles sur les murs, les robes et, pire, sur les dessus de lit. Là, non. La langueur m'envahissait, j'ai fui à regret. Je vois encore ce coquillage tarbiscoté, posé sur la cheminée à côté d'une clé. Ancienne. Comme le reste. Comme toutes les chambres que j'ai visitées pour ouvrir puis fermer les volets, les fenêtres, les portes et les placards. Ah pas tous, j'y serais encore ! J'y retourne après la douche, à moins que je reparte dans mes écritures. J'ai enfin fini le pensum, j'en suis contente, le chef aussi, enfin aux premières nouvelles, ouf ! Je reprends donc de vieilles écritures, plus romanesques, un peu policières mais pas tout à fait noires, plutôt sauvages, contemporaines et d'aventures. J'y mets de l'histoire, de l'anthropologie et de la télématique (j'adore utiliser ce mot désuet qui veut bien dire ce qu'il veut dire ; quelle idée de l'avoir galvaudé avec le minitel des années 80, nous voici bloqués avec cet affreux TIC maintenant). Tout ce que j'aime, en dehors des parquets qui grincent, des histoires de sorcières et de fantômes (ça va avec, j'en ai plein, des vraies), des secrets de familles (ça aussi, bon sang, mauvais sang, j'en ai à la pelle) et des promenades en forêt où on parle, on invente, on raconte, en oubliant que les enfants ne devraient pas entendre tout cela... Ce qu'ils savent déjà en fait mais font semblant de masquer pour nous protéger, nous, naïfs adultes....

jeudi 23 juin 2011

ici mais pas là...


Je n'écris plus (ici) et pourtant j'écris (là). Je n'arrive pas à être partout, mon esprit et mon corps me refusent encore cette capacité. D'aucuns auront compris de quoi je parle. Donc, je suis là et je n'y suis pas. Je ne vais plus retrouver mes nouvelles amies de V. (en fait je laisse passer l'heure, j'oublie, concentrée que je suis ou mémoire défaillante, que sais-je), je ne vais plus au sport l'après-midi (ça me rappelle une chanson), je vais parfois marcher dans l'eau sur demande de mes guibolles (ce qui me fait penser que mes enfants sont les rares ici à connaître un peu d'argot - mais je ne suis pas sûre d'être à jour et le retour à la métropole sera peut-être rude) et boire un coup le soir. En revanche, si vous traînez dans le quartier (chicos), vous me verrez souvent ordi sous le bras ou allumé, lunettes sur le nez (faut que j'arrête les allusions à mon âge, ça craint), dans un troquet ou un autre. Accueillant, quel que soit le tarif. Je bosse les filles ! Presque tous (les troquets) ont le wifi mais je m'en balance, j'écris.

dimanche 22 mai 2011

¡Brutal!

Cette fois pas question de bonnet de bain... encore que... La semaine dernière, je suis allée à l'aquagym, ça faisait longtemps, et de nouvelles vieilles copines m'ont demandé où j'avais trouvé mon affreux machin. Toujours pas pour se moquer mais pour avoir le même. La joyeuse a le sien, ça y est. J'ai senti qu'elle narguait un peu les autres malgré sa gentillesse.

Non, ce coup-ci il s'agit d'une robe, toute neuve, autour de laquelle j'ai tournée quelques mois avant d'oser m'y jeter. Gilet assorti. Le tout découvert à B. en France. Petite marque qui grandit et fait son show. Prix corrects et matériaux top (ça passe à la machine malgré les couleurs qui se superposent). Bref, la joie. Je l'ai enfilée hier pour aller en ville avec mes monstres, qui m'ont d'ailleurs abandonnée en cours de route car ils trouvaient que je prenais trop de temps pour choisir un pyjama. Faut dire que tout est moche dans ce type de rayon. Alors je traînais et les hommes ont déclaré forfait pour rentrer préparer les nouilles à la maison. Finalement, après avoir aussi fouillé tout l'étage sport, je suis descendue chez les mecs (on est au Corte Ingles, hein!, équivalent des galeries farfouilles où on trouve tout, soi-disant). Et ben là je me suis faite draguée par une minette qui m'a vendu le plus grand T-shirt de son stand. Pas une blague mais pas le propos. N'empêche, pour une fois que je reviens à la maison avec ce que j'ai prévu d'acheter, j'étais plutôt contente. Oui, le T-shirt de géant c'est pour dormir, il est parfait.

Je traîne encore, profite de la foule du samedi fin d'après-midi. Je rentre dans les boutiques sur le chemin du retour. Je tâte encore les fringues mais sans conviction. Je sortais un porte manteau pour admirer une chemise orange lorsqu'une furie, mâle cette fois, sort de je n'sais où pour m'honorer d'un «tienes un vestido fenomenal, ¡es brutal!». Je peux traduire le début : «Tu as une robe extra» mais la suite, j'ai du mal. C'est vraiment une expression d'ici. On peut dire : «C'est brutal» mais je crois pas que ce soit très français. En gros, ça signifie qu'il adore. Désarçonnée, je lâche tout ce que j'ai dans la main et je commence à me déshabiller. C'est vrai. En fait, je porte aussi le gilet. Alors je lui montre que la robe c'est encore mieux toute seule mais finalement gilet et robe c'est « brutal », il a raison. Ce faisant, j'explique l'histoire du designer de B. et le gars trouve que vraiment ici (à V.) on pourra jamais trouver si chouette. Il a l'air triste tout à coup. Mais moi je suis toute guillerette, c'est sympa même s'il ne s'agit que de ma robe...

mercredi 16 mars 2011

Je ne sais pas...

Je suis en train de rédiger (enfin) le procès verbal de notre dernier conseil d'administration pour la recherche en communication. C'est urgent car nous avons pris des décisions importantes et les doctorales ont bientôt lieu avec une assemblée générale et un nouveau CA en perspective. Je suis sortie au troquet pour boire mon café au lait (top) et profiter de l'ambiance bruyante qui m'aide à me concentrer (chacun son truc). Ça m'évite aussi les schrrrr schrrrr des boites de légo ou les maman s'il te plaît je peux jouer à l'ordi ou les lave-toi les mains d'abord car les enfants sont en vacances (c'est une sacré habitude ici). Oui, c'est fallas (fête typique de V.), l'horreur. Des énormes constructions laides ou moches (mais tout le monde n'est pas d'accord et je me surprends moi-même à en trouver quelques-unes charmantes, enfin, impressionnantes) à tous les coins de rue, des pétards partout et à tous les âges (j'ai les j'tons mais mes nounours adorent, heureusement ils sont sortis avec quelqu'un d'autre pour faire boum pif paf et oup là), la musique à fond la nuit, les feux d'artifices tous les soirs (heu la nuit), etc.

Bon tout ça n'est pas le propos. C'est que je n'aborde jamais les sujets graves. Je les laisse sous mon quotidien. Dans ma façon de voir les choses, le monde et mes amours. Pourtant je n'ai jamais été rassurée et d'autant moins depuis que j'ai des enfants. En 2001, Mon Minou avait un an et je me demandais comment éduquer un petitou quand des êtres humains confondent la vie avec un jeu vidéo. Aujourd'hui, que dire ? Mon Dad est mort un mois avant le début de la crise économique provoquée par les banques, lui qui ne passait pas un jour sans condamner ces dernières. Je n'écoutais plus. A tord. Mais que faire ? Ça pète dans le monde au point que je vois une guerre mondiale et pas seulement économique avec les riches d'un côté et les pauvres de l'autre, les premiers s'enfermant dans leur blockhaus pendant que les autres rament ou meurent. Pas glop. Pessimiste ? En fait, comme je n'en sais rien, je ne raconte que mon petit quotidien ce petites attentions qui me passionnent. Je me dis (je me suis toujours dit) que c'est « là » que « ça » se passe. « Là », c'est dans nos petites joies et petits soucis de tous les jours et « ça » c'est la vie que j'aime quelqu'en soit la souffrance. Ai-je tord ? Que sais-je ?

La terre tremble, les gouvernements mentent et les dictateurs tuent. Je sais que les gouvernants peuvent être honnêtes, intelligents, généreux. On l'a déjà vu. Je fais au mieux dans mon p'tit coin avec mes p'tits tracas en attendant d'embrasser une grande cause... Quoique... Il me semble que je n'aime que les regards que je peux voir, les cheveux que je peux toucher et les voix que je peux entendre chuchoter. C'est une idée que nous partageons, je crois, avec Marie-Ange, ma chère collègue et amie de Lilith. Une de mes chères, chers. Encore une petite tâche (l'atelier Lilith) qui monte qui monte... Un espace qu'apprécie ses participants où nous partageons nos idées, nos envies et nos travaux (recherche encore). Ah Ah Ah suis-je bête et ringarde avec mon truc de partage ?! Et ben non en fait : et les Amap ? Et les circuits équitables ? Et les actions bénévoles (j'en sais quelque chose!) ? Et ... D'accord d'accord, point trop n'en faut... Je deviens mielleuse, c'est nouveau !

dimanche 13 mars 2011

L'art d'emmerder son prochain

En dix épisodes.

Les histoires qui suivent ont l’art de me foutre en rogne. Je rêve d’en assassiner quelques-uns, des hommes, des femmes et des enfants, sans distinction, moi comprise. C’est dire. En voici un avant-goût avant que je ne développe (attention, il faut peut-être préciser que c'est surtout moi qui suis d'affreuse mauvaise foi dans la plupart des cas... Quoique...) :

1. Le chien chien à sa mémère n’hésite pas à faire ses besoins sur les plates-bandes municipales sous le regard ému de sa maîtresse, juste là où jouent vos petits chéris : ayez la répartie de ma copine Zabou.

2. Le chômage technique bien payé, une aubaine ? ça dépend pour qui ! Moi, j’en ai marre de me farcir les cyclistes du dimanche les jours de semaine quand on a loupé l'autobus et que j’emmène mes enfants à l’école dare-dare.

3. C’est ça, les mecs, pissez dans les bosquets du jardin public, je vous vois ! Mais surtout je vois les marmots qui courent après leurs balles au même endroit, c’est dégueulasse. Pire que les chiens...

4. Un(e) ronfleur(se) a toujours la conscience tranquille, que faire ? C’est toujours le premier à demander le matin si tu as bien dormi, pourquoi ? Il connaît la réponse pourtant. Salaud ! Enfoiré(e) !

5. Comment choisir où vivre ? En ville, bruyant jour et nuit, animaux, machines, billes et talons aiguilles ? Ou à la campagne, molosses qui mordent et ressemblent à leurs maîtres ? J'ai tout essayé...

6. Je concocte la sixième anecdote à ma façon...

7. J'ai la septième sur le bout de la langue...

8. Je ne dévoilerai la huitième que plus tard tellement c'est affreux...

9. Bon je me radoucis finalement...

Et, pour finir, je commence par là :

10. Deviendrait-on chinois ? Où il est de bon ton de coller son nez dans sa soupe brulante pour l'aspirer avec le plus de bruit possible ; où bouffer la bouche ouverte procède des mêmes bonnes manières...


Je suis dans le train P. - N., étape avant de retourner à V.

A côté de moi, une dame bien sous tout rapport. D'apparence. Proprette, béret beige, robe assortie (ou le contraire) et les bottes itou. Elle lit. Intello, genre essai au titre sérieux (« ce que l'on sait de nos comportements »). Pas comme moi qui, au lieu de travailler comme j'en avais l'intention, lit. Aussi. Mais genre roman, moins guindée, du moins je le crois.

Je me régale du calme de ce train de province, sous le soleil enfin revenu (en France... Bizarre, quand je rentre à V. en Espagne, je trouve des nuages là où d'habitude le soleil luit, pourquoi moi ?). Tout à coup, j'entends un drôle de bruit, comme un caramel resté collé entre les dents d'un zouzou, lequel zouzou tenterait désespérément de s'en débarasser. Zouzou ou kangourou. Vieux souvenir de mon voyage australien où j'ai partagé mes barres de céréales caramélisées avec un kangourou. Il a adoré mais est resté un peu étonné que ça colle autant aux dents. Un spectacle que je garde encore avec amour et joie dans ma p'tite tête.

Dans le train, là, maintenant, le bruit reprend, de plus en plus fort. Je me tourne vers la dame chic et oui, c'est bien elle. Ce n'est pas ragoutant, on dirait même qu'elle en rajoute. Elle reste plongée dans son livre et rien ne semble la perturber. Maintenant elle se cure le nez. Au secours !

À table, ça m'fait pareil. Serais-je sainte nitouche au point de détester manger face à un goret ? Bon sang, quand je pense qu'en Chine, ce pays qui devient de plus en plus à la mode, la politesse appelle aux bruits de bouche, slurp, slurp ! On s'en approche plus vite qu'on ne pense...

vendredi 18 février 2011

Mon caddie et mon bonnet de bain...

Radis, fromage, régime ! La vérité c'est que j'ai la flemme de redescendre acheter des crevettes. J'ai oublié mais voilà quatre fois que je fais l'aller-retour. Je rentre des courses au Mercado du bas. J'ai testé la montée à la maison avec le caddie, comme m'en avait parlé ma proprio. J'ai ri jusqu’à sortir du magasin puis un peu moins. C'est quand même sportif : petite marche à grimper avec ce gros bidule impossible à manier (la marche m'a paru tout à coup très haute), entrée périlleuse dans l'ascenseur où le mastodonte tient à peine (les portes ont du mal à se fermer, pourvu qu'elles s'ouvrent arrivé à destination...), sortie rocambolesque entre la porte de l'ascenseur qui claque et celle de mon appartement que j'ai l'impression de défoncer, zigzag dans le couloir finalement assez large pour le monstre et toujours aussi long (ça m'énerve quand on sonne à la porte et que je suis au fond... Mais de quoi je me plains!), et, M..., il ne rentre pas dans la cuisine, porte trop étroite. Je décharge dans l'odeur de cloaque. C'est l'heure des égouts ou je ne sais quoi mais y'a toujours un moment dans la journée, plus ou moins long, plus ou moins supportable, où la ville, et mon appart en particulier, pue. Je ne suis pas sûr que je m'y habituerais un jour.

Donc, je décharge. Et voilà, j'ai faim avec tout ça. Et les mels, les PV de CA, les actes de congrès ? Et ma fée du recoin que j'ai réveillée doucement ces derniers jours (je suis bien contente tiens, elle est plutôt docile jusqu'à présent mais se laisse encore peu approcher) ? Et l'organisation des vacances des zouzous ? Et l'APA ou APE selon qu'on parle espagnol ou français (pour les sigles, je ferai un post spécial, un jour, promis, ou bien à la demande) ? Et la paperasse en retard ? Et les RV docteur, dentiste (les appareils à c'tâge...) ? Et l'anniversaire de mon Bolide à organiser ? Et les publi ? J'ai faim, fromage, radis. Je rangerai et trierai et rédigerai et zut plus tard. Ça fait maintenant six mois que je ne fais que du sérieux, c'est trop.


Ah, j'ai eu le temps de m'inscrire à l'aquagym, au pilates et au yoga. Le yoga c'est trop dur. Je tiens mais je ne sais pas combien de temps. Le pilates, c'est top. Mais le top du top c'est l'aquagym. A cause de l'ambiance. Moyenne d'âge 75 à 85 ans. Que des bonnes copines, plus ou moins aigries, généralement obèses et d'un look défiant toute concurrence. Moi je me débrouille pas mal non plus - côté look bien sûr... J'avais un immonde bonnet de bain rose avec comme des p'tites bulles, le machin des mémères qui ne veulent pas se mouiller les cheveux (on appelle ça le bonnet gaufre parait-il). Les autres ont des bonnets de douche catastrophiques ou des bonnets plutôt ramollos avec des plis horriblement agencés pour ne pas abimer la coiffure. Une vieille dame fort joyeuse en a d'ailleurs un d'un bleu clair très laid.

C'est pas que je n'aimais pas le mien mais il fallait le changer, trop vieux, trop sale. Je me dégote le même bonnet ramollo que la vieille rigolote mais en noir (il s'appelle brushing maille, ça dit bien c'que ça veut dire). Toujours aussi immonde mais y'en avait plus comme le mien. Vous n'imaginez pas le succès que j'ai eu. Je ne m'y attendais pas du tout, mais alors pas du tout. Et ça continue, trois semaines après. Dès que je mets les pieds dans l'eau et qu'une mamie n'a pas encore vu mon bonnet, ça ne loupe pas : « Qu'il est beau ! Où l'as-tu acheté ? Peux-tu m'en trouver un pareil ? Etc. ». Les discussions de l'heure ne tourne plus autour des régimes ou de l'arthrose (c'est bien pour ça qu'on va toutes à l'aquagym, moi compris...) mais de mon bonnet. Il faudrait peut-être que je songe à un tel apparat pour amadouer mon directeur d'HDR (ma fée du recoin, faut suivre!)...

samedi 2 octobre 2010

Pas même en échange d'une fortune...

Ce matin (bon en fait hier matin mais j'ai corrigé mes milles fautes ce matin, le vrai), à peine réveillée, mon café à la main, dans la cuisine, j'écoute, je regarde. Mon Minou et Boulette-Bolide sont en train de tremper leurs biscuits dans le lait et sont lancés dans une grande conversation pour savoir comment « descend » la nourriture de l'estomac. Mon Minou sait. Bolide tente de deviner mais il confond avec une autre tuyauterie, celle qui permet de ne pas s'étouffer à chaque fois qu'on avale un morceau. Il raconte qu'il faut tousser quand un aliment a pris la mauvaise route et hop, ça revient dans le droit chemin. Tous les deux me regardent pour savoir si c'est bien comme ça que ça se passe. Oui, mais ce n'est pas tout à fait la réponse à la question. Mon Minou explique alors comment de super muscles travaillent 24h/24, sans arrêt, sans faire grève, pour permettent à nos restants d'aliments de traverser les cinq à six mètres d'intestin. Je me régale. Petit miracle quotidien du rien de particulier. Après c'est la course, crème solaire, laver les dents, filer à l'autobus et moi re-café-papote. Crème solaire ? Oui madame et toute l'année. Non seulement ici le soleil cogne à toute heure et en toute saison mais en plus j'ai attrapé une phobie du cancer de la peau et je trouve criminel de laisser des enfants dehors en plein cagnard sans casquette, sans crème et sans lunette de soleil. Or, je vois cela souvent. J'ai honte pour nous. Voilà, petite crise de morale. Pouf pouf.

Après le (re)café, le quotidien beaucoup moins miraculeux et toujours aussi chargé reprend. J'ai pourtant d'excellentes motivations pour travailler à mes « vraies » écritures, réflexions, etc. Je ne veux rien savoir ce matin de mes rideaux et autres urgences que j'ai enclenchées depuis la France quand j'y étais (on en parlera plus tard). Tranquille, vélo, plan pour éviter de me perdre, centre-ville. Je veux commencer par trouver mon chemin pour aller à cette fameuse piscine qui fait aussi centre multi-sport. Pas simple car il faut contourner la gare par des avenues énormes sans piste cyclable. Je roule le plus possible en vélo en espérant que ce soit moins dangereux que la voiture (voir « Suspens »). Comme à Paris, il y a des « bici » à louer partout et de plus en plus d'aménagement. Si jamais je roule sur le trottoir les piétons se poussent et s'excusent. Je n'en reviens pas. Mais là, bof. Et quand j'arrive, je ris jaune. Quelle est cette société de dingues ? Des dizaines et des dizaines de personnes en train de pédaler sur une machine face à rien ou de courir dans le vide sur un tapis roulant. Je sais bien que ça existe partout et depuis longtemps. Je n'en avais pourtant jamais vu autant d'un coup. Tout près, il y a un immense parc qui entoure la ville, c'est l'ancien lit du fleuve, il va jusqu'à la mer. On peut y courir gratos. Pour les forcenés, rien n'empêche de s'offrir une montre qui mesure les pulsations et tout ce qui va avec pour savoir dans quelle catégorie de championnat on se trouve. Dehors, il pleut trois jours par an et dans « el rio » (le lit du fleuve), il y a de l'ombre. Pas trop en été, d'accord. Mais là si. Je note les prix de la piscine (pour l'hiver) et je m'enfuis.

Toujours en bici, j'arrive à l'institut français, pensant m'installer avec mon boulot à la cafet. Mais je suis attirée par la médiathèque. Superbe. Accueil très sympa. J'ai envie de tout emporter. J'inscris les enfants mais je peux prendre des livres sur leurs cartes et j'en profite. Gloups, pas trop car je dois aller chercher tous les nouveaux lives de classe de Bolide. Bon, j'en prends un après moult hésitation. Finalement à la cafet, l'ambiance ne me plaît pas et je remonte sur mon fidèle destrier. L'air de rien, j'ai déjà traversé le centre ville et suis dans les faubourgs. Je suis passée devant la grande bibliothèque, le musée d'art moderne, la basilique, le conservatoire et j'ai déambulé dans les petites rues plus ou moins propres de V. C'est un grand progrès depuis le début, non ? (voir « Tu peux le croire ? »). A la librairie scolaire, mon gros paquet est prêt. On dirait que tout roule pour le moment, non ? Même « l'almuerzo » est parfait. Il est presque midi et je commence à avoir faim, comme tout le monde. C'est l'heure de l'almuerzo : ni le déjeuner (vers 14h), ni le petit déjeuner mais entre les deux. A G., les gens prennent un café au lait avec un petit gâteau alors qu'ici, on mange des tapas ou des petits sandwitchs (attention, dire bocadillo quand on veut avec la baguette sinon c'est au pain de mie, faut suivre). J'ai choisi des oeufs brouillés aux choziro avec des des courgettes et des asperges. J'adore cette ambiance.

Re-vélo. Re-rio. Re-monter-descendre. Je passe devant le musée des beaux arts qui affiche « du visible à l'invisible », il faut que j'y aille. Ceux qui me connaissent savent que l'invisible, et pourtant souvent très matériel, m'intrigue énormément au point d'en faire un sujet de recherche depuis une vingtaine d'année. Il s'agit en deux mots de comprendre comment notre quotidien, environ 98% de notre temps, passe sans qu'on ne s'en rende compte. Sauf, et c'est la nouveauté des blogs et autres internèteries, à raconter publiquement ce qu'il nous arrive. Mais, peut-on tout dire ? C'est idiot, indépendamment de toute considération de droit, d'intérêt ou de pudeur. Ce serait plutôt comme tenter de dessiner une carte à l'échelle de 1:1, nouvelle hilarante d'Umberto Eco écrite à partir d'une proposition de Borges. Mais même là, en dehors de blogs sur le tricot et d'autres blogs féminins, on y parle de choses sérieuses (ou cochonnes). Et c'est tant mieux, ainsi sommes-t-on dans nos contrées raisonnantes. Alors comment cerner l'invisible de notre quotidien ? Il est là. C'est, je crois, mon histoire de ce matin avec mes deux petits nounours. Cette attention bienveillante, inutile, paresseuse, que je leur donnais sans même m'en rendre compte. Avez-vous remarqué comment on écrit « compte » ? Et bien non, ce n'est justement pas une histoire de sous ou alors c'est ce qu'on appelle la peau des fesses, ces moments qui n'ont pas de prix et qui sont légions quand on y prête un léger regard, une oreille distraite et un vague toucher. Et parfois que l'on rapporte à travers un mini-conte... Mais ce n'est souvent pas nécessaire. Juste de le dire, de reconnaître le regard, le sourire, le merci ou le bizou ou encore le c'est chouette.


Pas même une fortune en échange de ces instants...


Pour en revenir à mon circuit, je traverse maintenant le jardin royal où un autre conte se déroule : des enfants et leurs maîtresses déguisées en pirates cherchent un certain Ramon. On me laisse passer car il faut faire très attention aux chevaux bien sûr. Je ne me trompais donc pas en parlant de destrier. J'arrive à une autre destination, celle des pilates (et non des pirates). Je cherche vraiment un endroit pour me maintenir en forme, on dirait ! Pilates, je ne connais pas encore mais il paraît que c'est très bien pour renforcer ses muscles sans trop tirer dessus. C'est aussi très cher dans ce quartier près du jardin royal, là où existent encore des hôtels particuliers. En revanche, le coiffeur est à dix euros et j'en profite. Il me reste une dernière course. Le British Council, dans le même quartier. On se rapproche de mes objectifs. Ça fait un mois qu'on a emménagé et je vais peut-être, enfin, commencer l'anglais... Mais, l'ambiance n'est pas top et la bibliothèque est à moitié vide. Ce n'est pas très alléchant. Je dois aller faire un test de niveau la semaine prochaine, on verra. Si ça se trouve, sport et anglais, je le ferais dans mon quartier, finalement le meilleur de V. comme nous le répète Adèle depuis le début.

Enfin (pour la matinée), je retrouve Carlota, ma voisine en or (elle a arrosé nos plantes tout l'été, elle est sympa, simple, facile et a beaucoup de goût), pour prendre notre petite bière du vendredi. Le temps passe vite. Je crois avoir ouvert mon livre environ un quart d'heure, entre les courgettes et le chorizo. Estimation approximative. En fait, je stresse car les rideaux doivent venir à trois heures. Je traîne. Promis, dès que je n'en entends plus parler je me fais les ongles de pied.

Ils (les rideaux) arrivent. Se sont légèrement arrangés : sur la même tringle, l'un est plus court que l'autre pour une raison parfaitement inconnue sauf que c'est la faute au tissu (ben oui bien sûr), c'est immonde. Deux autres ont gardé leurs ondulations catastrophiques que je n'arrive toujours pas à faire passer pour du vintage ou à les trouver "trop choux" pour mon salon. Il en reste quand même deux à peu près correct. Si on aime. Je ne veux plus en entendre parler. Je referais. J'en ai profité pour apprendre comment on reconnaît la soie naturelle du synthétique, merci Gérard (mon compagnon de fortune au plus fort des grèves... Françaises, faut pas se tromper - voir « Je veux rentrer chez moi, suite »). Encore une coïncidence. Gérard m'envoyait un mel au moment ou ce crétin d'homme aux rideaux tentait de me faire croire pis que pendre de mes sabras. J'ai ainsi pu m'instruire en direct car Gérard est un expert en textile. Mais combien tout cela va-t-il donc encore me coûter ? C'est une blague (pas l'expertise, le coût - pas le cou qui va mieux lui d'ailleurs... Me restent encore quelques séances de réhabilitation et je fais des exercices).

Nouvelle de dernière minute : je nous ai débarrassé de l'odeur de m... que l'on sentait depuis les toilettes. Du moins pour quelque temps j'espère. J'en parlerais peut-être bientôt, ça se passait pendant les rideaux aussi. Comme dit Marie : « Mais c'est pas vrai, tu cumules ! ». Plus important : Bolide connaît le nom de ses nouvelles maîtresses de CM1. Oui, il en a deux... Il commence lundi, ça c'est important, non ? Et Mon Minou adore le vendredi à l'école car la prof d'anglais est esstra, elle fait plein de jeux, et la poésie s'est bien passée même si mon distrait avait oublié son cahier.

On part demain fêter mon anniv... (aujourd'hui donc, faut que je m'habille, vite vite)