lundi 12 décembre 2011
C'est quoi bemb a la mer ?
A LA MER, c'est : une fois qu'on y a goûté, on reste scotché...
Voilà pour les curieux qui n'ont pas encore tout saisi à la logique de ce blog qui raconte selon l'inspiration, les découvertes et les déconvenues au jour le jour (enfin, cela dépend)...
A propos, je trouve que les oeuvres de Mon Minou ne sont pas assez mises en perspectives : jeune mais un roman en cours, des dessins superbes, des pièces d'architecture dignes des maîtres...
Un style ? Des points de suspension car demain en dira toujours plus (et j'ai tendance à courir ou à en faire trop et ça ne tient pas dans le temps, grrr). Nous rentrons de vacances avec les zouzs et ce fut l'aventure, je les attends pour raconter... Pof, encore une histoire laissée au placard, dommage !
lundi 5 décembre 2011
Salon suite...
Et oui, il paraît que j'ai un vrai salon et j'adore Manolo, une vraie star soi dit en passant, d'y avoir pensé pour moi ! On fêtait Toni, autre star d'un autre type, mais quel type (pas de commentaire chers anonyme et Seb sur mon style, je suis au troquet et à la bourre) ! Toni Soriano est un artiste céramiste légèrement sur le carreaux aux œuvres lumineuses (un exemple là, c'est beau non ?) et que j'aime. Alors on a rassemblé du monde à la maison pour montrer et vendre (ah mais). Distribution de pinard français pour attirer le chaland, bonne discussion et tour du propriétaire (toutes les céramiques accrochées aux murs - j'ai oublié de dire que ce sont des tableaux, oui c'est possible).
Du succès ? Merci Manolo d'en parler de vrai comme disent mes zouzous, enfin... Ta vérité (voir ton article qui a fait le tour du quartier - sans toi je n'arrivais à bouger les galeries voisines, bandes de naze, mais après ton papier, on se précipite, enfin, presque... Les temps sont durs pour les artistes hélas... Je n'ose dire combien j'ai vendu, suis pas douée quoique tu en dises cher Manolo, encore merci !)
mardi 22 novembre 2011
La danse des ambitieux et… l’amour
lundi 14 novembre 2011
samedi 22 octobre 2011
Mon salon à moi...
jeudi 29 septembre 2011
Quand la technique s'en mêle
Piano et trafico sont dans un bateau...
samedi 10 septembre 2011
La vie de château, suite et grrr
La vie de château
jeudi 23 juin 2011
ici mais pas là...
Je n'écris plus (ici) et pourtant j'écris (là). Je n'arrive pas à être partout, mon esprit et mon corps me refusent encore cette capacité. D'aucuns auront compris de quoi je parle. Donc, je suis là et je n'y suis pas. Je ne vais plus retrouver mes nouvelles amies de V. (en fait je laisse passer l'heure, j'oublie, concentrée que je suis ou mémoire défaillante, que sais-je), je ne vais plus au sport l'après-midi (ça me rappelle une chanson), je vais parfois marcher dans l'eau sur demande de mes guibolles (ce qui me fait penser que mes enfants sont les rares ici à connaître un peu d'argot - mais je ne suis pas sûre d'être à jour et le retour à la métropole sera peut-être rude) et boire un coup le soir. En revanche, si vous traînez dans le quartier (chicos), vous me verrez souvent ordi sous le bras ou allumé, lunettes sur le nez (faut que j'arrête les allusions à mon âge, ça craint), dans un troquet ou un autre. Accueillant, quel que soit le tarif. Je bosse les filles ! Presque tous (les troquets) ont le wifi mais je m'en balance, j'écris.
dimanche 22 mai 2011
¡Brutal!
Cette fois pas question de bonnet de bain... encore que... La semaine dernière, je suis allée à l'aquagym, ça faisait longtemps, et de nouvelles vieilles copines m'ont demandé où j'avais trouvé mon affreux machin. Toujours pas pour se moquer mais pour avoir le même. La joyeuse a le sien, ça y est. J'ai senti qu'elle narguait un peu les autres malgré sa gentillesse.
Non, ce coup-ci il s'agit d'une robe, toute neuve, autour de laquelle j'ai tournée quelques mois avant d'oser m'y jeter. Gilet assorti. Le tout découvert à B. en France. Petite marque qui grandit et fait son show. Prix corrects et matériaux top (ça passe à la machine malgré les couleurs qui se superposent). Bref, la joie. Je l'ai enfilée hier pour aller en ville avec mes monstres, qui m'ont d'ailleurs abandonnée en cours de route car ils trouvaient que je prenais trop de temps pour choisir un pyjama. Faut dire que tout est moche dans ce type de rayon. Alors je traînais et les hommes ont déclaré forfait pour rentrer préparer les nouilles à la maison. Finalement, après avoir aussi fouillé tout l'étage sport, je suis descendue chez les mecs (on est au Corte Ingles, hein!, équivalent des galeries farfouilles où on trouve tout, soi-disant). Et ben là je me suis faite draguée par une minette qui m'a vendu le plus grand T-shirt de son stand. Pas une blague mais pas le propos. N'empêche, pour une fois que je reviens à la maison avec ce que j'ai prévu d'acheter, j'étais plutôt contente. Oui, le T-shirt de géant c'est pour dormir, il est parfait.
Je traîne encore, profite de la foule du samedi fin d'après-midi. Je rentre dans les boutiques sur le chemin du retour. Je tâte encore les fringues mais sans conviction. Je sortais un porte manteau pour admirer une chemise orange lorsqu'une furie, mâle cette fois, sort de je n'sais où pour m'honorer d'un «tienes un vestido fenomenal, ¡es brutal!». Je peux traduire le début : «Tu as une robe extra» mais la suite, j'ai du mal. C'est vraiment une expression d'ici. On peut dire : «C'est brutal» mais je crois pas que ce soit très français. En gros, ça signifie qu'il adore. Désarçonnée, je lâche tout ce que j'ai dans la main et je commence à me déshabiller. C'est vrai. En fait, je porte aussi le gilet. Alors je lui montre que la robe c'est encore mieux toute seule mais finalement gilet et robe c'est « brutal », il a raison. Ce faisant, j'explique l'histoire du designer de B. et le gars trouve que vraiment ici (à V.) on pourra jamais trouver si chouette. Il a l'air triste tout à coup. Mais moi je suis toute guillerette, c'est sympa même s'il ne s'agit que de ma robe...
mercredi 16 mars 2011
Je ne sais pas...
Je suis en train de rédiger (enfin) le procès verbal de notre dernier conseil d'administration pour la recherche en communication. C'est urgent car nous avons pris des décisions importantes et les doctorales ont bientôt lieu avec une assemblée générale et un nouveau CA en perspective. Je suis sortie au troquet pour boire mon café au lait (top) et profiter de l'ambiance bruyante qui m'aide à me concentrer (chacun son truc). Ça m'évite aussi les schrrrr schrrrr des boites de légo ou les maman s'il te plaît je peux jouer à l'ordi ou les lave-toi les mains d'abord car les enfants sont en vacances (c'est une sacré habitude ici). Oui, c'est fallas (fête typique de V.), l'horreur. Des énormes constructions laides ou moches (mais tout le monde n'est pas d'accord et je me surprends moi-même à en trouver quelques-unes charmantes, enfin, impressionnantes) à tous les coins de rue, des pétards partout et à tous les âges (j'ai les j'tons mais mes nounours adorent, heureusement ils sont sortis avec quelqu'un d'autre pour faire boum pif paf et oup là), la musique à fond la nuit, les feux d'artifices tous les soirs (heu la nuit), etc.
Bon tout ça n'est pas le propos. C'est que je n'aborde jamais les sujets graves. Je les laisse sous mon quotidien. Dans ma façon de voir les choses, le monde et mes amours. Pourtant je n'ai jamais été rassurée et d'autant moins depuis que j'ai des enfants. En 2001, Mon Minou avait un an et je me demandais comment éduquer un petitou quand des êtres humains confondent la vie avec un jeu vidéo. Aujourd'hui, que dire ? Mon Dad est mort un mois avant le début de la crise économique provoquée par les banques, lui qui ne passait pas un jour sans condamner ces dernières. Je n'écoutais plus. A tord. Mais que faire ? Ça pète dans le monde au point que je vois une guerre mondiale et pas seulement économique avec les riches d'un côté et les pauvres de l'autre, les premiers s'enfermant dans leur blockhaus pendant que les autres rament ou meurent. Pas glop. Pessimiste ? En fait, comme je n'en sais rien, je ne raconte que mon petit quotidien ce petites attentions qui me passionnent. Je me dis (je me suis toujours dit) que c'est « là » que « ça » se passe. « Là », c'est dans nos petites joies et petits soucis de tous les jours et « ça » c'est la vie que j'aime quelqu'en soit la souffrance. Ai-je tord ? Que sais-je ?
La terre tremble, les gouvernements mentent et les dictateurs tuent. Je sais que les gouvernants peuvent être honnêtes, intelligents, généreux. On l'a déjà vu. Je fais au mieux dans mon p'tit coin avec mes p'tits tracas en attendant d'embrasser une grande cause... Quoique... Il me semble que je n'aime que les regards que je peux voir, les cheveux que je peux toucher et les voix que je peux entendre chuchoter. C'est une idée que nous partageons, je crois, avec Marie-Ange, ma chère collègue et amie de Lilith. Une de mes chères, chers. Encore une petite tâche (l'atelier Lilith) qui monte qui monte... Un espace qu'apprécie ses participants où nous partageons nos idées, nos envies et nos travaux (recherche encore). Ah Ah Ah suis-je bête et ringarde avec mon truc de partage ?! Et ben non en fait : et les Amap ? Et les circuits équitables ? Et les actions bénévoles (j'en sais quelque chose!) ? Et ... D'accord d'accord, point trop n'en faut... Je deviens mielleuse, c'est nouveau !
dimanche 13 mars 2011
L'art d'emmerder son prochain
En dix épisodes.
Les histoires qui suivent ont l’art de me foutre en rogne. Je rêve d’en assassiner quelques-uns, des hommes, des femmes et des enfants, sans distinction, moi comprise. C’est dire. En voici un avant-goût avant que je ne développe (attention, il faut peut-être préciser que c'est surtout moi qui suis d'affreuse mauvaise foi dans la plupart des cas... Quoique...) :
1. Le chien chien à sa mémère n’hésite pas à faire ses besoins sur les plates-bandes municipales sous le regard ému de sa maîtresse, juste là où jouent vos petits chéris : ayez la répartie de ma copine Zabou.
2. Le chômage technique bien payé, une aubaine ? ça dépend pour qui ! Moi, j’en ai marre de me farcir les cyclistes du dimanche les jours de semaine quand on a loupé l'autobus et que j’emmène mes enfants à l’école dare-dare.
3. C’est ça, les mecs, pissez dans les bosquets du jardin public, je vous vois ! Mais surtout je vois les marmots qui courent après leurs balles au même endroit, c’est dégueulasse. Pire que les chiens...
4. Un(e) ronfleur(se) a toujours la conscience tranquille, que faire ? C’est toujours le premier à demander le matin si tu as bien dormi, pourquoi ? Il connaît la réponse pourtant. Salaud ! Enfoiré(e) !
5. Comment choisir où vivre ? En ville, bruyant jour et nuit, animaux, machines, billes et talons aiguilles ? Ou à la campagne, molosses qui mordent et ressemblent à leurs maîtres ? J'ai tout essayé...
6. Je concocte la sixième anecdote à ma façon...
7. J'ai la septième sur le bout de la langue...
8. Je ne dévoilerai la huitième que plus tard tellement c'est affreux...
9. Bon je me radoucis finalement...
Et, pour finir, je commence par là :
10. Deviendrait-on chinois ? Où il est de bon ton de coller son nez dans sa soupe brulante pour l'aspirer avec le plus de bruit possible ; où bouffer la bouche ouverte procède des mêmes bonnes manières...
Je suis dans le train P. - N., étape avant de retourner à V.
A côté de moi, une dame bien sous tout rapport. D'apparence. Proprette, béret beige, robe assortie (ou le contraire) et les bottes itou. Elle lit. Intello, genre essai au titre sérieux (« ce que l'on sait de nos comportements »). Pas comme moi qui, au lieu de travailler comme j'en avais l'intention, lit. Aussi. Mais genre roman, moins guindée, du moins je le crois.
Je me régale du calme de ce train de province, sous le soleil enfin revenu (en France... Bizarre, quand je rentre à V. en Espagne, je trouve des nuages là où d'habitude le soleil luit, pourquoi moi ?). Tout à coup, j'entends un drôle de bruit, comme un caramel resté collé entre les dents d'un zouzou, lequel zouzou tenterait désespérément de s'en débarasser. Zouzou ou kangourou. Vieux souvenir de mon voyage australien où j'ai partagé mes barres de céréales caramélisées avec un kangourou. Il a adoré mais est resté un peu étonné que ça colle autant aux dents. Un spectacle que je garde encore avec amour et joie dans ma p'tite tête.
Dans le train, là, maintenant, le bruit reprend, de plus en plus fort. Je me tourne vers la dame chic et oui, c'est bien elle. Ce n'est pas ragoutant, on dirait même qu'elle en rajoute. Elle reste plongée dans son livre et rien ne semble la perturber. Maintenant elle se cure le nez. Au secours !
À table, ça m'fait pareil. Serais-je sainte nitouche au point de détester manger face à un goret ? Bon sang, quand je pense qu'en Chine, ce pays qui devient de plus en plus à la mode, la politesse appelle aux bruits de bouche, slurp, slurp ! On s'en approche plus vite qu'on ne pense...
vendredi 18 février 2011
Mon caddie et mon bonnet de bain...
Radis, fromage, régime ! La vérité c'est que j'ai la flemme de redescendre acheter des crevettes. J'ai oublié mais voilà quatre fois que je fais l'aller-retour. Je rentre des courses au Mercado du bas. J'ai testé la montée à la maison avec le caddie, comme m'en avait parlé ma proprio. J'ai ri jusqu’à sortir du magasin puis un peu moins. C'est quand même sportif : petite marche à grimper avec ce gros bidule impossible à manier (la marche m'a paru tout à coup très haute), entrée périlleuse dans l'ascenseur où le mastodonte tient à peine (les portes ont du mal à se fermer, pourvu qu'elles s'ouvrent arrivé à destination...), sortie rocambolesque entre la porte de l'ascenseur qui claque et celle de mon appartement que j'ai l'impression de défoncer, zigzag dans le couloir finalement assez large pour le monstre et toujours aussi long (ça m'énerve quand on sonne à la porte et que je suis au fond... Mais de quoi je me plains!), et, M..., il ne rentre pas dans la cuisine, porte trop étroite. Je décharge dans l'odeur de cloaque. C'est l'heure des égouts ou je ne sais quoi mais y'a toujours un moment dans la journée, plus ou moins long, plus ou moins supportable, où la ville, et mon appart en particulier, pue. Je ne suis pas sûr que je m'y habituerais un jour.
Donc, je décharge. Et voilà, j'ai faim avec tout ça. Et les mels, les PV de CA, les actes de congrès ? Et ma fée du recoin que j'ai réveillée doucement ces derniers jours (je suis bien contente tiens, elle est plutôt docile jusqu'à présent mais se laisse encore peu approcher) ? Et l'organisation des vacances des zouzous ? Et l'APA ou APE selon qu'on parle espagnol ou français (pour les sigles, je ferai un post spécial, un jour, promis, ou bien à la demande) ? Et la paperasse en retard ? Et les RV docteur, dentiste (les appareils à c'tâge...) ? Et l'anniversaire de mon Bolide à organiser ? Et les publi ? J'ai faim, fromage, radis. Je rangerai et trierai et rédigerai et zut plus tard. Ça fait maintenant six mois que je ne fais que du sérieux, c'est trop.
Ah, j'ai eu le temps de m'inscrire à l'aquagym, au pilates et au yoga. Le yoga c'est trop dur. Je tiens mais je ne sais pas combien de temps. Le pilates, c'est top. Mais le top du top c'est l'aquagym. A cause de l'ambiance. Moyenne d'âge 75 à 85 ans. Que des bonnes copines, plus ou moins aigries, généralement obèses et d'un look défiant toute concurrence. Moi je me débrouille pas mal non plus - côté look bien sûr... J'avais un immonde bonnet de bain rose avec comme des p'tites bulles, le machin des mémères qui ne veulent pas se mouiller les cheveux (on appelle ça le bonnet gaufre parait-il). Les autres ont des bonnets de douche catastrophiques ou des bonnets plutôt ramollos avec des plis horriblement agencés pour ne pas abimer la coiffure. Une vieille dame fort joyeuse en a d'ailleurs un d'un bleu clair très laid.
C'est pas que je n'aimais pas le mien mais il fallait le changer, trop vieux, trop sale. Je me dégote le même bonnet ramollo que la vieille rigolote mais en noir (il s'appelle brushing maille, ça dit bien c'que ça veut dire). Toujours aussi immonde mais y'en avait plus comme le mien. Vous n'imaginez pas le succès que j'ai eu. Je ne m'y attendais pas du tout, mais alors pas du tout. Et ça continue, trois semaines après. Dès que je mets les pieds dans l'eau et qu'une mamie n'a pas encore vu mon bonnet, ça ne loupe pas : « Qu'il est beau ! Où l'as-tu acheté ? Peux-tu m'en trouver un pareil ? Etc. ». Les discussions de l'heure ne tourne plus autour des régimes ou de l'arthrose (c'est bien pour ça qu'on va toutes à l'aquagym, moi compris...) mais de mon bonnet. Il faudrait peut-être que je songe à un tel apparat pour amadouer mon directeur d'HDR (ma fée du recoin, faut suivre!)...
samedi 2 octobre 2010
Pas même en échange d'une fortune...
Ce matin (bon en fait hier matin mais j'ai corrigé mes milles fautes ce matin, le vrai), à peine réveillée, mon café à la main, dans la cuisine, j'écoute, je regarde. Mon Minou et Boulette-Bolide sont en train de tremper leurs biscuits dans le lait et sont lancés dans une grande conversation pour savoir comment « descend » la nourriture de l'estomac. Mon Minou sait. Bolide tente de deviner mais il confond avec une autre tuyauterie, celle qui permet de ne pas s'étouffer à chaque fois qu'on avale un morceau. Il raconte qu'il faut tousser quand un aliment a pris la mauvaise route et hop, ça revient dans le droit chemin. Tous les deux me regardent pour savoir si c'est bien comme ça que ça se passe. Oui, mais ce n'est pas tout à fait la réponse à la question. Mon Minou explique alors comment de super muscles travaillent 24h/24, sans arrêt, sans faire grève, pour permettent à nos restants d'aliments de traverser les cinq à six mètres d'intestin. Je me régale. Petit miracle quotidien du rien de particulier. Après c'est la course, crème solaire, laver les dents, filer à l'autobus et moi re-café-papote. Crème solaire ? Oui madame et toute l'année. Non seulement ici le soleil cogne à toute heure et en toute saison mais en plus j'ai attrapé une phobie du cancer de la peau et je trouve criminel de laisser des enfants dehors en plein cagnard sans casquette, sans crème et sans lunette de soleil. Or, je vois cela souvent. J'ai honte pour nous. Voilà, petite crise de morale. Pouf pouf.
Après le (re)café, le quotidien beaucoup moins miraculeux et toujours aussi chargé reprend. J'ai pourtant d'excellentes motivations pour travailler à mes « vraies » écritures, réflexions, etc. Je ne veux rien savoir ce matin de mes rideaux et autres urgences que j'ai enclenchées depuis la France quand j'y étais (on en parlera plus tard). Tranquille, vélo, plan pour éviter de me perdre, centre-ville. Je veux commencer par trouver mon chemin pour aller à cette fameuse piscine qui fait aussi centre multi-sport. Pas simple car il faut contourner la gare par des avenues énormes sans piste cyclable. Je roule le plus possible en vélo en espérant que ce soit moins dangereux que la voiture (voir « Suspens »). Comme à Paris, il y a des « bici » à louer partout et de plus en plus d'aménagement. Si jamais je roule sur le trottoir les piétons se poussent et s'excusent. Je n'en reviens pas. Mais là, bof. Et quand j'arrive, je ris jaune. Quelle est cette société de dingues ? Des dizaines et des dizaines de personnes en train de pédaler sur une machine face à rien ou de courir dans le vide sur un tapis roulant. Je sais bien que ça existe partout et depuis longtemps. Je n'en avais pourtant jamais vu autant d'un coup. Tout près, il y a un immense parc qui entoure la ville, c'est l'ancien lit du fleuve, il va jusqu'à la mer. On peut y courir gratos. Pour les forcenés, rien n'empêche de s'offrir une montre qui mesure les pulsations et tout ce qui va avec pour savoir dans quelle catégorie de championnat on se trouve. Dehors, il pleut trois jours par an et dans « el rio » (le lit du fleuve), il y a de l'ombre. Pas trop en été, d'accord. Mais là si. Je note les prix de la piscine (pour l'hiver) et je m'enfuis.
Toujours en bici, j'arrive à l'institut français, pensant m'installer avec mon boulot à la cafet. Mais je suis attirée par la médiathèque. Superbe. Accueil très sympa. J'ai envie de tout emporter. J'inscris les enfants mais je peux prendre des livres sur leurs cartes et j'en profite. Gloups, pas trop car je dois aller chercher tous les nouveaux lives de classe de Bolide. Bon, j'en prends un après moult hésitation. Finalement à la cafet, l'ambiance ne me plaît pas et je remonte sur mon fidèle destrier. L'air de rien, j'ai déjà traversé le centre ville et suis dans les faubourgs. Je suis passée devant la grande bibliothèque, le musée d'art moderne, la basilique, le conservatoire et j'ai déambulé dans les petites rues plus ou moins propres de V. C'est un grand progrès depuis le début, non ? (voir « Tu peux le croire ? »). A la librairie scolaire, mon gros paquet est prêt. On dirait que tout roule pour le moment, non ? Même « l'almuerzo » est parfait. Il est presque midi et je commence à avoir faim, comme tout le monde. C'est l'heure de l'almuerzo : ni le déjeuner (vers 14h), ni le petit déjeuner mais entre les deux. A G., les gens prennent un café au lait avec un petit gâteau alors qu'ici, on mange des tapas ou des petits sandwitchs (attention, dire bocadillo quand on veut avec la baguette sinon c'est au pain de mie, faut suivre). J'ai choisi des oeufs brouillés aux choziro avec des des courgettes et des asperges. J'adore cette ambiance.
Re-vélo. Re-rio. Re-monter-descendre. Je passe devant le musée des beaux arts qui affiche « du visible à l'invisible », il faut que j'y aille. Ceux qui me connaissent savent que l'invisible, et pourtant souvent très matériel, m'intrigue énormément au point d'en faire un sujet de recherche depuis une vingtaine d'année. Il s'agit en deux mots de comprendre comment notre quotidien, environ 98% de notre temps, passe sans qu'on ne s'en rende compte. Sauf, et c'est la nouveauté des blogs et autres internèteries, à raconter publiquement ce qu'il nous arrive. Mais, peut-on tout dire ? C'est idiot, indépendamment de toute considération de droit, d'intérêt ou de pudeur. Ce serait plutôt comme tenter de dessiner une carte à l'échelle de 1:1, nouvelle hilarante d'Umberto Eco écrite à partir d'une proposition de Borges. Mais même là, en dehors de blogs sur le tricot et d'autres blogs féminins, on y parle de choses sérieuses (ou cochonnes). Et c'est tant mieux, ainsi sommes-t-on dans nos contrées raisonnantes. Alors comment cerner l'invisible de notre quotidien ? Il est là. C'est, je crois, mon histoire de ce matin avec mes deux petits nounours. Cette attention bienveillante, inutile, paresseuse, que je leur donnais sans même m'en rendre compte. Avez-vous remarqué comment on écrit « compte » ? Et bien non, ce n'est justement pas une histoire de sous ou alors c'est ce qu'on appelle la peau des fesses, ces moments qui n'ont pas de prix et qui sont légions quand on y prête un léger regard, une oreille distraite et un vague toucher. Et parfois que l'on rapporte à travers un mini-conte... Mais ce n'est souvent pas nécessaire. Juste de le dire, de reconnaître le regard, le sourire, le merci ou le bizou ou encore le c'est chouette.
Pas même une fortune en échange de ces instants...
Pour en revenir à mon circuit, je traverse maintenant le jardin royal où un autre conte se déroule : des enfants et leurs maîtresses déguisées en pirates cherchent un certain Ramon. On me laisse passer car il faut faire très attention aux chevaux bien sûr. Je ne me trompais donc pas en parlant de destrier. J'arrive à une autre destination, celle des pilates (et non des pirates). Je cherche vraiment un endroit pour me maintenir en forme, on dirait ! Pilates, je ne connais pas encore mais il paraît que c'est très bien pour renforcer ses muscles sans trop tirer dessus. C'est aussi très cher dans ce quartier près du jardin royal, là où existent encore des hôtels particuliers. En revanche, le coiffeur est à dix euros et j'en profite. Il me reste une dernière course. Le British Council, dans le même quartier. On se rapproche de mes objectifs. Ça fait un mois qu'on a emménagé et je vais peut-être, enfin, commencer l'anglais... Mais, l'ambiance n'est pas top et la bibliothèque est à moitié vide. Ce n'est pas très alléchant. Je dois aller faire un test de niveau la semaine prochaine, on verra. Si ça se trouve, sport et anglais, je le ferais dans mon quartier, finalement le meilleur de V. comme nous le répète Adèle depuis le début.
Enfin (pour la matinée), je retrouve Carlota, ma voisine en or (elle a arrosé nos plantes tout l'été, elle est sympa, simple, facile et a beaucoup de goût), pour prendre notre petite bière du vendredi. Le temps passe vite. Je crois avoir ouvert mon livre environ un quart d'heure, entre les courgettes et le chorizo. Estimation approximative. En fait, je stresse car les rideaux doivent venir à trois heures. Je traîne. Promis, dès que je n'en entends plus parler je me fais les ongles de pied.
Ils (les rideaux) arrivent. Se sont légèrement arrangés : sur la même tringle, l'un est plus court que l'autre pour une raison parfaitement inconnue sauf que c'est la faute au tissu (ben oui bien sûr), c'est immonde. Deux autres ont gardé leurs ondulations catastrophiques que je n'arrive toujours pas à faire passer pour du vintage ou à les trouver "trop choux" pour mon salon. Il en reste quand même deux à peu près correct. Si on aime. Je ne veux plus en entendre parler. Je referais. J'en ai profité pour apprendre comment on reconnaît la soie naturelle du synthétique, merci Gérard (mon compagnon de fortune au plus fort des grèves... Françaises, faut pas se tromper - voir « Je veux rentrer chez moi, suite »). Encore une coïncidence. Gérard m'envoyait un mel au moment ou ce crétin d'homme aux rideaux tentait de me faire croire pis que pendre de mes sabras. J'ai ainsi pu m'instruire en direct car Gérard est un expert en textile. Mais combien tout cela va-t-il donc encore me coûter ? C'est une blague (pas l'expertise, le coût - pas le cou qui va mieux lui d'ailleurs... Me restent encore quelques séances de réhabilitation et je fais des exercices).
Nouvelle de dernière minute : je nous ai débarrassé de l'odeur de m... que l'on sentait depuis les toilettes. Du moins pour quelque temps j'espère. J'en parlerais peut-être bientôt, ça se passait pendant les rideaux aussi. Comme dit Marie : « Mais c'est pas vrai, tu cumules ! ». Plus important : Bolide connaît le nom de ses nouvelles maîtresses de CM1. Oui, il en a deux... Il commence lundi, ça c'est important, non ? Et Mon Minou adore le vendredi à l'école car la prof d'anglais est esstra, elle fait plein de jeux, et la poésie s'est bien passée même si mon distrait avait oublié son cahier.
On part demain fêter mon anniv... (aujourd'hui donc, faut que je m'habille, vite vite)