samedi 10 septembre 2011

La vie de château


Silence, odeur d'abeille (pas seulement la cire - les abeilles ont fait leur ruche tout près et ont laissé du miel dans la chambre), couloirs infinis, recoins, greniers poussiéreux, cabinets collés dans des endroits improbables, ici et là, seules pièces avec des tapis, mystère. C'est à Belle en Loire, pour une fois que je cite un lieu. La semaine dernière, à Saint Jules sur Loire, à moins de dix km de là, je dormais dans les communs. Moins grands, mais chics aussi. Même lourdeur pour gérer le parc, les arbres qui tombent, les lapins qui envahissent tout, les murs d'enceinte qui s'écroulent, le chauffage qui vous ruine, les pièces à refaire (y'en a tant, au moins une ou deux par an), les fenêtres n'en parlons pas, les douves (ça c'est pour le château, celui de la frangine, pas la mienne, celle du mari de Saucette), etc. Entretien d'inconséquents. Nos ancêtres ne pensaient vraiment à rien... Nous entretenions les paysans. Riez, c'est ainsi que parfois on pense encore. Et pourquoi pas l'inverse ? Aujourd'hui, il faut être financier pour s'offrir la vie de château. Peut-être pas pour longtemps, je ricane.
Je suis passée dans une pièce extraordinaire : sensuelle, émouvante, éternelle. J'ai eu envie de m'allonger sur ce lit de mémère aux barreaux de fer noir et doré, d'admirer plus longtemps encore la peinture de la nymphe, soignée par ses angelots farceurs et coquins, de me laisser imprégner de ces fleurs, au mur, sur le lit, partout. Bizarre. D'habitude les fleurs m'écoeurent, pas les vraies, celles sur les murs, les robes et, pire, sur les dessus de lit. Là, non. La langueur m'envahissait, j'ai fui à regret. Je vois encore ce coquillage tarbiscoté, posé sur la cheminée à côté d'une clé. Ancienne. Comme le reste. Comme toutes les chambres que j'ai visitées pour ouvrir puis fermer les volets, les fenêtres, les portes et les placards. Ah pas tous, j'y serais encore ! J'y retourne après la douche, à moins que je reparte dans mes écritures. J'ai enfin fini le pensum, j'en suis contente, le chef aussi, enfin aux premières nouvelles, ouf ! Je reprends donc de vieilles écritures, plus romanesques, un peu policières mais pas tout à fait noires, plutôt sauvages, contemporaines et d'aventures. J'y mets de l'histoire, de l'anthropologie et de la télématique (j'adore utiliser ce mot désuet qui veut bien dire ce qu'il veut dire ; quelle idée de l'avoir galvaudé avec le minitel des années 80, nous voici bloqués avec cet affreux TIC maintenant). Tout ce que j'aime, en dehors des parquets qui grincent, des histoires de sorcières et de fantômes (ça va avec, j'en ai plein, des vraies), des secrets de familles (ça aussi, bon sang, mauvais sang, j'en ai à la pelle) et des promenades en forêt où on parle, on invente, on raconte, en oubliant que les enfants ne devraient pas entendre tout cela... Ce qu'ils savent déjà en fait mais font semblant de masquer pour nous protéger, nous, naïfs adultes....

2 commentaires:

BEMB a dit…

ahah !!! le coup des initiales ! et moi qui ai passé la matinée les pieds dans l'eau (de mer) à me demander qui était ce con de Diagu qui connaissait pas l'histoire de la télématique et qui était même pas capable de signer son ignorance !
Bon ben voilà, j'explique ou pas ?
Télématique et sa si sérieuse origine pour faire partie de la famille informatique en rajoutant le côté télé - pas vision, nouille, - transmission. Ainsi, un mot nouveau résumait informatique et télécommunication. Pas mal le coup ! Même époque (années 80), innovation du CNET (autres initiales qui sont devenues Orange, pourquoi ? Mystère) : la boîte à messages roses, succès européen, le minitel, emblème de la télématique, son seul objet en fait. Années 90, l'Amérique se rue sur Internet et adieu minitel. Pire, dénigrement, déchéance, banissement. Télématique avec... Alors on a trouvé NTIC (prononcez si vous pouvez) pour "nouvelles technologies de l'information et de la communication"... et maintenant TIC car ça fait un moment que c'est nouveau.
Et si tu veux, Diagu de mes deux, faire un peu d'histoire, ta spécialité, alors on s'amuse car pourquoi dire informatique et non sciences du calcul comme les américains ?
Donc, dans le fond, tu as raison : maths, y'en a (ça me rappelle un bon film, pas toi ?), maman aussi et télé bien sûr.

BEMB a dit…

je sais que tu sais tout ça et pour ceux qui n'ont pas vu que BEMB et DIAGU sont des initiales top copines qui s'envoient des vacheries parce qu'elles s'aiment et ben on le dit