mercredi 16 mars 2011

Je ne sais pas...

Je suis en train de rédiger (enfin) le procès verbal de notre dernier conseil d'administration pour la recherche en communication. C'est urgent car nous avons pris des décisions importantes et les doctorales ont bientôt lieu avec une assemblée générale et un nouveau CA en perspective. Je suis sortie au troquet pour boire mon café au lait (top) et profiter de l'ambiance bruyante qui m'aide à me concentrer (chacun son truc). Ça m'évite aussi les schrrrr schrrrr des boites de légo ou les maman s'il te plaît je peux jouer à l'ordi ou les lave-toi les mains d'abord car les enfants sont en vacances (c'est une sacré habitude ici). Oui, c'est fallas (fête typique de V.), l'horreur. Des énormes constructions laides ou moches (mais tout le monde n'est pas d'accord et je me surprends moi-même à en trouver quelques-unes charmantes, enfin, impressionnantes) à tous les coins de rue, des pétards partout et à tous les âges (j'ai les j'tons mais mes nounours adorent, heureusement ils sont sortis avec quelqu'un d'autre pour faire boum pif paf et oup là), la musique à fond la nuit, les feux d'artifices tous les soirs (heu la nuit), etc.

Bon tout ça n'est pas le propos. C'est que je n'aborde jamais les sujets graves. Je les laisse sous mon quotidien. Dans ma façon de voir les choses, le monde et mes amours. Pourtant je n'ai jamais été rassurée et d'autant moins depuis que j'ai des enfants. En 2001, Mon Minou avait un an et je me demandais comment éduquer un petitou quand des êtres humains confondent la vie avec un jeu vidéo. Aujourd'hui, que dire ? Mon Dad est mort un mois avant le début de la crise économique provoquée par les banques, lui qui ne passait pas un jour sans condamner ces dernières. Je n'écoutais plus. A tord. Mais que faire ? Ça pète dans le monde au point que je vois une guerre mondiale et pas seulement économique avec les riches d'un côté et les pauvres de l'autre, les premiers s'enfermant dans leur blockhaus pendant que les autres rament ou meurent. Pas glop. Pessimiste ? En fait, comme je n'en sais rien, je ne raconte que mon petit quotidien ce petites attentions qui me passionnent. Je me dis (je me suis toujours dit) que c'est « là » que « ça » se passe. « Là », c'est dans nos petites joies et petits soucis de tous les jours et « ça » c'est la vie que j'aime quelqu'en soit la souffrance. Ai-je tord ? Que sais-je ?

La terre tremble, les gouvernements mentent et les dictateurs tuent. Je sais que les gouvernants peuvent être honnêtes, intelligents, généreux. On l'a déjà vu. Je fais au mieux dans mon p'tit coin avec mes p'tits tracas en attendant d'embrasser une grande cause... Quoique... Il me semble que je n'aime que les regards que je peux voir, les cheveux que je peux toucher et les voix que je peux entendre chuchoter. C'est une idée que nous partageons, je crois, avec Marie-Ange, ma chère collègue et amie de Lilith. Une de mes chères, chers. Encore une petite tâche (l'atelier Lilith) qui monte qui monte... Un espace qu'apprécie ses participants où nous partageons nos idées, nos envies et nos travaux (recherche encore). Ah Ah Ah suis-je bête et ringarde avec mon truc de partage ?! Et ben non en fait : et les Amap ? Et les circuits équitables ? Et les actions bénévoles (j'en sais quelque chose!) ? Et ... D'accord d'accord, point trop n'en faut... Je deviens mielleuse, c'est nouveau !

dimanche 13 mars 2011

L'art d'emmerder son prochain

En dix épisodes.

Les histoires qui suivent ont l’art de me foutre en rogne. Je rêve d’en assassiner quelques-uns, des hommes, des femmes et des enfants, sans distinction, moi comprise. C’est dire. En voici un avant-goût avant que je ne développe (attention, il faut peut-être préciser que c'est surtout moi qui suis d'affreuse mauvaise foi dans la plupart des cas... Quoique...) :

1. Le chien chien à sa mémère n’hésite pas à faire ses besoins sur les plates-bandes municipales sous le regard ému de sa maîtresse, juste là où jouent vos petits chéris : ayez la répartie de ma copine Zabou.

2. Le chômage technique bien payé, une aubaine ? ça dépend pour qui ! Moi, j’en ai marre de me farcir les cyclistes du dimanche les jours de semaine quand on a loupé l'autobus et que j’emmène mes enfants à l’école dare-dare.

3. C’est ça, les mecs, pissez dans les bosquets du jardin public, je vous vois ! Mais surtout je vois les marmots qui courent après leurs balles au même endroit, c’est dégueulasse. Pire que les chiens...

4. Un(e) ronfleur(se) a toujours la conscience tranquille, que faire ? C’est toujours le premier à demander le matin si tu as bien dormi, pourquoi ? Il connaît la réponse pourtant. Salaud ! Enfoiré(e) !

5. Comment choisir où vivre ? En ville, bruyant jour et nuit, animaux, machines, billes et talons aiguilles ? Ou à la campagne, molosses qui mordent et ressemblent à leurs maîtres ? J'ai tout essayé...

6. Je concocte la sixième anecdote à ma façon...

7. J'ai la septième sur le bout de la langue...

8. Je ne dévoilerai la huitième que plus tard tellement c'est affreux...

9. Bon je me radoucis finalement...

Et, pour finir, je commence par là :

10. Deviendrait-on chinois ? Où il est de bon ton de coller son nez dans sa soupe brulante pour l'aspirer avec le plus de bruit possible ; où bouffer la bouche ouverte procède des mêmes bonnes manières...


Je suis dans le train P. - N., étape avant de retourner à V.

A côté de moi, une dame bien sous tout rapport. D'apparence. Proprette, béret beige, robe assortie (ou le contraire) et les bottes itou. Elle lit. Intello, genre essai au titre sérieux (« ce que l'on sait de nos comportements »). Pas comme moi qui, au lieu de travailler comme j'en avais l'intention, lit. Aussi. Mais genre roman, moins guindée, du moins je le crois.

Je me régale du calme de ce train de province, sous le soleil enfin revenu (en France... Bizarre, quand je rentre à V. en Espagne, je trouve des nuages là où d'habitude le soleil luit, pourquoi moi ?). Tout à coup, j'entends un drôle de bruit, comme un caramel resté collé entre les dents d'un zouzou, lequel zouzou tenterait désespérément de s'en débarasser. Zouzou ou kangourou. Vieux souvenir de mon voyage australien où j'ai partagé mes barres de céréales caramélisées avec un kangourou. Il a adoré mais est resté un peu étonné que ça colle autant aux dents. Un spectacle que je garde encore avec amour et joie dans ma p'tite tête.

Dans le train, là, maintenant, le bruit reprend, de plus en plus fort. Je me tourne vers la dame chic et oui, c'est bien elle. Ce n'est pas ragoutant, on dirait même qu'elle en rajoute. Elle reste plongée dans son livre et rien ne semble la perturber. Maintenant elle se cure le nez. Au secours !

À table, ça m'fait pareil. Serais-je sainte nitouche au point de détester manger face à un goret ? Bon sang, quand je pense qu'en Chine, ce pays qui devient de plus en plus à la mode, la politesse appelle aux bruits de bouche, slurp, slurp ! On s'en approche plus vite qu'on ne pense...