mercredi 8 septembre 2010

Bienvenue à V.

Vendredi 3 septembre 2010, lendemain de la rentrée des classes pour Mon Minou et Boulette (qui aimerait que je l'appelle autrement - c'est vrai qu'il s'est affiné depuis sa naissance). Nous ne sommes toujours pas en France, mais ici il y a un lycée français, pas comme à G. où la rentrée se faisait mi-septembre. Bembalamer continue ses aventures (Belle actrice, Ernest, Mon minou et Boulette encore à la mer). Seule la mer a changé. La maison aussi. L'environnement également. Pas mal de choses finalement.

J'écoute la radio locale plutôt nulle, genre disco moderne et commentaires à la noix, il fait chaud, il y a de l'air qui rafraîchit la maison (mais pourquoi dis-je la maison alors qu'on est en appartement ?), le salon est sombre car j'ai fermé les volets (le soleil tape trop fort de ce côté), moi j'ai installé le bureau côté terrasse aux mosaïques bleues, plantes et ombre. Bureau ? C'est aussi un champ de foot (pardon, un terrain... Les espagnophones comprendront, nos erreurs de langage se multiplient), un élevage d'ordinateurs, un atelier de « foro » de libros (recouvrir les livres, le cauchemar des mamans à la rentrée) et, pour le moment, une pièce à peu près aménagée.

Entre deux mots que je tente d'écrire (mes phrases sont-elles cohérentes ?), Ernest m'appelle pour tenir l'éponge sous la perceuse (une façon efficace de faire des trous propres dans le mur pour accrocher les tableaux), Penelope (ouf, quelqu'un pour aider au ménage et rester avec les enfants quand je pars en France) réclame du boulot et des instruments, les enfants me font sursauter en hurlant « goal », le téléphone me soûle avec ses questions (notre vitre de table est cassée - merci les déménageurs - et les devis pleuvent, c'est bien, c'est prenant, c'est ch...), la porte sonne car je n'arrive plus à ouvrir correctement la fenêtre du salon (en fait, toutes les fenêtres ont un problème, on en fera le tour) et le réparateur arrive. Je commence à connaître le quartier. En moins d'une semaine à V., alors que j'ai passé la plupart du temps enfermée à ouvrir des cartons, je peux citer plus de bars et d'artisans que Lola qui habite ici depuis deux ans. Du moins c'est ce qu'elle dit. Lola a aussi son fils au lycée français, je les ai connu ce matin. Ils ont habité cinq ans à LB, à la mer aussi, à côté chez ma maman. Il est tout petit le monde.

Pour en revenir aux cartons, les mauvaises surprises se sont un peu trop accumulées. Outre la vitre cassée (grande, lourde et peu fragile - mais que s'est-il passé ?), on a retrouvé des livres endommagés, des boites cassées, un fauteuil abîmé, la table en cuir rayée, etc.

Mais le pompon ce fut hier. La rentrée. 7h. Je me lève. Ma tête tourne, mon corps ne réponds pas. Quelques secondes et la terre revient à peu près à sa place. Enfants levés déjà. Ce n'était pas gagné après la semaine de fous que nous avons passée (déménagement, cité des sciences - on devine... -, restaus, ballades, couchers tard). 8H05, on va au coin de la rue pour attendre l'autobus. Marie et Antoine sont aussi au poste. La maman et son fils de l'âge de Boulette.

...

Bon, je reprends... Le temps file... On est samedi, de retour de la plage, on passe à table entièrement préparée par Ernest (au poil) et je viens de traiter encore quelques cas de publications en retard pour notre congrès (on verra le cas congrès plus tard, merci, oui je bosse, à l'oeil toujours...). J'ai enfin réussi à brancher les hauts-parleurs sur l'ordi des jeux des enfants avec les photos qui défilent pendant que j'écoute FIP, c'est cool (suis-je claire ?) !

Alors quoi ? Jeudi. Je prends un café avec Marie une fois les enfants dans l'autobus. On papote de nos vies respectives, je rentre à la maison pour faire ma gym, allongée donc. Je me lève pour baisser un peu les persiennes, cause voisins, je cherche la tranquillité quand je m'étire. Enfin, je tente de me lever. La terre tourne trop vite à nouveau, ma tête valse, j'ai une envie de gerber épouvantable, je ne vois plus rien, c'est tout flou. Au bout d'un moment infini, j'arrive à avancer à quatre pattes jusqu'aux toilettes ocazou pour éviter des dégâts sur mon beau tapis tout propre. Je me traîne. Non, décidément ça ne va pas. Je m'allonge pour ne pas tomber dans les pommes, pas la peine de compliquer le problème. La porte sonne. C'est Penelope. A quatre pattes, à deux à l'heure, j'arrive à ouvrir. Je m'écroule dans le fauteuil de l'entrée. Je revis petit à petit en parlant avec Penelope. Combien de temps tout ça ? Une bonne heure, je crois. Je peux enfin me lever, je pars aux urgences. L'attente commence, ma tête tourne encore mais ça va. Le docteur est rassurant, un tel malaise est bénin. Mais comme je me plains d'un mal de nuque ou de cervicale, il m'envoie faire une radio. De nouveau attente. J'ai la dalle, peur d'avoir un malaise d'un autre type. Le temps de manger un tostado de tomate, de faire trois fois le tour du quartier de l'hosto, de patienter encore une heure et je revois le docteur puis le spécialiste. Verdict : ma colonne vertébrale est fatale (encore un espagnolisme), à l'envers (enfin faisant une courbure inverse) de la normale avec des petits os qui traînent là où ils ne devraient pas. Bref, de l'arthrose avancée. De famille. On lance les examens pour voir si aucun membres ne peut être gênés par un nerf coincé par un os en vadrouille. Voilà une bonne façon d'entrer en connaissance avec sa nouvelle ville, non ?

Jeudi soir, Mon minou et Boulette rentrent heureux du lycée français, ça c'est chouette ! On part aux courses aux fournitures (dont de quoi recouvrir les livres, le cauchemar des mamans donc)...

...

Lundi soir, le 6. Boulette a encore adoré sa journée et Mon minou réclame de nouvelles fournitures (« Non !!! »). Antoine est venu goûter à la maison avec sa maman. Ils ont joué au foot dans la courette intérieure de notre appart. Ça change des bruits des travaux auxquels j'ai eu droit toute la journée. Enfin quand j'étais là. Car j'ai aussi été découvrir les joies de l'IRM pour en savoir plus sur l'état de ma nuque. Vingt minutes dans un tube à peine gros pour t'enfourner. Du boucan plein les oreilles. Surtout fermer les yeux et penser au prochain rendez-vous avec le maître de Mon Minou ou la maîtresse de Boulette. Ou encore aux expositions que j'aurais pu visiter, aux musées jolis, au mercado pittoresque, aux cathédrales aux milles tours, à la plage et puis, pourquoi pas, tiens, un peu au travail qui m'attend depuis deux mois que je suis à fond concentrée sur le déménagement à jeter, trier, donner, réparer, racheter, vider, etc. La manutention grandeur nature. Du coup, on a réussi à emménager en moins d'une semaine et moi à me faire un malaise du tonnerre. Pas d'écriture professionnelle, juste un peu d'organisation pour l'association de recherche qui m'a élue secgen (voir les cas congrès et publications en retard) et quelques lectures pour Lilith (groupe de travail dont je parlerais peut-être un jour - voir aussi autre post « journal d'un e.c. en dispo »).

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