vendredi 14 mai 2010

Ceci permet d'éviter cela...

14 mai, temps de cochon. Je vois des parapluies se promener en bord de mer car ici, au paradis, on marche par tous les temps, donc souvent sous la pluie.

Je ne sais même pas par quel bout raconter ma journée d'hier, summum de celles d'avant et vague idée de celles d'après. Alors je parle du temps.

En fait, mes journées sont ceci -une suite d'excuses- pour ne pas aborder cela -l'essentiel. Par exemple ici, écrire ma journée d'hier et d'une façon générale, remettre sur l'établi pour la troisième fois mon HDR. Gégé parle d'Habilitation à Déboucher des Robinets. Ça ne me donne pas beaucoup plus de coeur à l'ouvrage. Je croyais en avoir fini avec les diablotins qui me prenaient le chou l'été dernier (voir "La bombe à fées") mais une excitée de la rectitude académique a vite réduit mes espoirs à néant. Une chercheuse innovante (rare hélas) m'encourage et me donne des pistes pour reprendre cette écriture. Il s'agit principalement de mise en scène. Elle a raison, j'en suis sûre. Je vois comment m'y prendre. Je ne fais pourtant rien. Isa la belle insiste : ce travail doit être publié, il y a peu à reprendre, garde la partie « terrains » (justement celle que l'excitée aurait bien mise en annexe !). Annetta ("Ma copine aux quatre journées") m'écrit régulièrement que cela ne peut pas être, la communauté a besoin de mes oeuvres. Sympa les copines mais lorsque j'affronte Gégé ou l'excitée je n'y crois pas trop.

Bref, je fais autre chose depuis des mois.

Des vacances avec Boulette et Mon Minou car Ernest est parti de son côté en Chine. Des rangements insensés dans la maison car j'ai l'impression qu'on croule sous les livres et les habits trop grands ou trop petits. De la gym et des régimes pour survivre sans cigarette et éviter la grosse déprime. Des déjeuners de copines car je les ai trop délaissées pour cause d'HDR qui, jusqu'alors, était un travail sérieux appelé Habilitation à Diriger des Recherches (voir journal d'un ec en dispo). Tiens, les doctorants (quelques-uns) insistent aussi pour que je passe cet examen et puisse enfin les encadrer officiellement. Ils m'aiment bien.

Depuis un mois, j'ai une « vraie » excuse pour ne rien faire, ha ha ! On déménage cet été. On traverse l'Espagne, on va là-bas. Il faut tout faire : trouver un appart (c'est presque fait), l'aménager (il est vide, totalement vide, sans même un branchement ni le chauffage ni rien, mais il est beau), inscrire les zouzous à l'école (française, ouf !), remplacer nos lits et canapés qui n'en peuvent plus, faire tout installer là-bas et (j'en oublie) trier, donner, jeter, ranger (j'adore, non ?) ici. On réduit notre surface habitable de moitié. C'est un choix qui me plaît. Pour ranger fringues et dossiers, s'asseoir, dormir et se vautrer, je fais les « caissons universels » de mon invention avec mon ouvrier intello préféré (qui s'appelle aussi Ernest, ne pas confondre). De quoi s'occuper et oublier quelque temps ce qui me tracasse depuis bientôt cinq ans.

Et ma journée d'hier ? Qu'a-t-elle de particulier ? J'allais chercher la voiture qui venait d'être réparée (ça arrive). Impossible de payer, va savoir pourquoi -carte refusée sans aucune raison (me fait penser qu'il faut que je passe à la banque mais je suis bloquée à la maison pour cause de téléphone, voir excuse suivante). Déjà à la bourre pour aller chercher les monstres à la musique et accompagner ma potesse Tere à son travail. J'appelle mon ange gardien (celle de la maison) pour s'occuper des p'tits chéris. Impossible. Pourquoi ? Mystère. Ça bipe sur mon mobile. La compagnie téléphonique m'appelle pour me livrer un nouveau mobile -ça fait trois semaines que j'attends mais c'est là maintenant que je dois être à la maison, peux pas, repassent demain. Aujourd'hui, quoi. Tere file prendre l'autobus. Ernest résout le problème de sous par virement mais faudra aller vérifier ce qui cloche à la banque (et aller chercher des caisses de rangement pour les playmo et légo). J'arrive à choper mon ange gardien qui causait avec le plombier (Pas trop tôt ! ça fait aussi un paquet de semaines que je l'attends c'ui-là !).

Mais tout ça c'est seulement entre 5 et 6 de l'après-midi. Le matin aussi fut épique. Passerait-on le WE là-bas pour visiter d'autres apparts et être sûrs de notre choix ? C'est quand même pas très confortable. Oui mais le quartier est vraiment idéal. C'est qu'il y a cette autre annonce très alléchante également. Oui mais le quartier est nul. Tu es sûre ? Palabres au téléphone avec Adèle et Prosper, nos amis de là-bas et en même temps pro de l'immo et collègue. Ça aide. Adèle tente de prendre des rendez-vous. On papote encore, on hésite plus longtemps encore. Finalement, on n'y va pas et Adèle organise tout pour la signature de l'appart de nos rêves. On y croit. On part quand même. Ailleurs. Sans les enfants. Ah, à propos, il faut préparer leurs sacs à ces amours qui vont en virée de leur côté pour un match de rugby (première sortie avec dodo en gîte sans les parents). Il manque la chemise thermique. Après le mobile et la banque, faut que j'aille leur en acheter (fait pas chaud dans la région, je me répète). Suis pas sûre d'avoir le temps pour les caisses de rangement (loin). Et ma copine Zoé avec qui je devais déjeuner ? Elle se plaint souvent que je l'abandonne. Elle a raison. Zut.

Hier encore. Il y avait une expo à l'Alliance, j'avais promis d'y aller. Et puis un dîner avec l'exposante (une fille extra - trouvez Emily Nudd Mitchell et rencontrez-là). Et le matin toujours (tout cela est aussi désordonné que dans ma tête), il y avait « mercadillo » sur la plaza mayor avec tous les collèges de la ville (dont celui de Mon Minou) qui vendaient un tas d'horreurs fabriquées main. Interdiction de louper ça et obligation d'acheter pour leur permettre de se payer un séjour à la ferme. Mon Minou a passé la matinée au stand des farces et attrapes à se goinfrer de friandises défendues à la maison. Je le sais, je l'ai vu. Il est trop mignon, tout blondinet, coquinou, envie de grandir et en même temps de rester petit (il a dix ans...).

On s'est couchés tard. Faut que j'aille me laver et que je trouve un endroit où dormir ce soir. Je me demande si je n'ai pas oublié la moitié des choses que je dois faire aujourd'hui... En dehors de l'essentiel bien sûr.